Kaena, la prophétie

Joli conte de science fiction, qui fut le premier film d'animation français à avoir été entièrement réalisé en 3D. Les réalisateurs Chris Delaporte et Pascal Pinon ont apporté un soin particulier tant à l’histoire qu’au graphisme. Et de fait, ce film a été pour moi une belle surprise, avec sa poésie, et par les facéties que les auteurs donnent à certains sens de la création de la vie, des dieux et des rapports entre les hommes. Une adolescente, vive et curieuse, vit avec sa communauté sur une planète-arbre sujette aux tremblements irréguliers et dangereux, annonciateur de fin du monde. Les liens qui attachent les racines et les branches, ont des symboliques fortes d’attachements et de nervures cérébrales. Doutant de l’existence du dieu qui réclame sans cesse des dons de sèves des arbres qui se raréfient et s’appauvrissent à leur détriment, elle part à la découverte des mystères qui entourent son monde, et va faire des rencontres surprenantes. L’animation, sur un décor fantastique et des personnages et des faunes variés, nous fait penser aux jeux vidéo. Ce sera en effet le cas entre la création du film qui sera combiné à la sortie d’un jeu. Les couleurs, les décors, l’univers et la musique sont parfois déroutant, souvent étonnant mais toujours passionnant et foncièrement envoutant. J’aime beaucoup être surpris, et j’ai été bousculé par ce mélange de la préhistoire et de la science fiction, aux références multiples. Beaucoup d’émotion aussi qui complète une bonne ambiance avec le plaisir des yeux.

Avec les voix de Cécile de France et Michael Lonsdale, ainsi que celles de Victoria Abril et Raymond Aquaviva, Jean Piat et Francois Siener, ou encore de Jean-Michel Farcy, qui donnent à vie à chaque personnage.