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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 16:12

J’ai adoré ! L’histoire est excellente, la mise en scène est superbe avec une image soignée aux envolés karwaïen qui m’a fait pensé à In the mood for love, avec ces ralentis, ces couleurs, et cette scansion musicale dont le magnifique Bang bang par Dalida résonne longtemps dans l’âme. J’ai aimé ce conte, de deux amis, Marie et Nicolas, qui tombent amoureux d’un même pédant charmeur, manipulateur, imbus de lui qui ne donne rien. J’ai adoré les intermèdes d’entretien de déçus de l’amour, qui racontent avec un extraordinaire naturel. C’est drôle, beau, violent et terriblement frustrant comme on l’a forcément ressenti un jour ou l’autre. J’en ai été remué de souvenir amoureux dépité, avec les mêmes ressentis et descriptions relatés avec force émotion et vérité, à en rire et en pleurer. Xavier Dolan dont je n’avais pas aimé son Laurence anyways –qu’il me faudra sans doute revoir- réalisait son deuxième long métrage avec maestria. C’est surtout brillamment interprété par des acteurs géniaux. Pourtant, l’histoire est minimaliste, mais les rôles en racontent tellement plus, qu’elle est riche d’histoires racontées par chacun, et de ses vécus pleins de rebondissements. Ce n’était pas gagné d’avance, tant au début je craignais une énième histoire plan cul à trois sans nouveauté et souvent glauque, et puis très vite se met en place par les regards, les expressions et les grimaces tordantes, toutes les phases de l’attirance, du désir et de l’amour sauvagement retenu en soit dans l’incertitude de la réciprocité qui intimide et pourtant fait oser parfois n’importe quoi jusqu’au plus ridicule. Surtout avec cette concurrence entre les deux amis, sans jamais savoir qui a sa chance ou sa préférence. C’est juste sublime.

Ainsi, Monia Chokri (Gare du Nord) est resplendissante de talent jusqu’à la moindre mimique, qu’elle en est d’une tordante émotion. De même Xavier Dolan (Martyrs), est bluffant de vérité criante. Niels Schneider, m’a sans doute moins touché de tous, voire pas du tout, par un jeu sans doute voulu mais pas accrocheur. Il faut dire qu’Anne Dorval belle et excellente, Magalie Lépine Blondeau, merveilleusement et attachante, Anne-Elisabeth Bossé (Laurence anyways) excellentissime et la superbe Bénédicte Décary, sont toutes époustouflantes de talent. Tout comme Olivier Morin, Éric Bruneau, et Gabriel Lessard vivent intensément leur personnage. En caméo, Louis Garrel qui lui, ne s’imposait pas vraiment pour le coup.

4 étoiles

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