Congo

Je me souviens de ma déception à l’époque en sortant de la salle, après avoir vu la réalisation de Frank Marshall dont j’attendais beaucoup pour avoir été passionnée par le roman de Michael Crichton ayant laissé place à une autre histoire, d’autres personnages et des techniques rajoutées, perdant en route toutes les saveurs du livre d’aventure.

Dans la jungle africaine, au pied d’un volcan, une équipe de chercheurs est heureuse d’avoir trouvé la mine de diamants bleus près des ruines d'une cité perdue, pour le compte de la société de satellites TraviCom, quand ils sont soudainement attaqués par de mystérieux agresseurs. Le directeur Travis envoie une nouvelle équipe avec Karen Ross. En route, elle rencontre le professeur Peter Elliot qui ramène Amy, une femelle gorille qui communique par langage des signes, auprès des siens. Enfin, Herkermer Homolka, se joint à eux pour retrouver la légendaire cité de Zinj aux mines de diamants purs. L’expédition hétéroclite et aux motivations divergentes mais pour un même objectif se retrouve en Afrique, entre guerre civile, nature hostile, animaux dangereux et bien des péripéties pour arriver à la cité maudite gardée par de mystérieux assaillants.

De le revoir après si longtemps, m’a redonné la même déception ressentie alors, avec un peu plus d’indulgence et de recul. En effet, cela reste un petit film d’aventure qui possède quelques qualités dont je me suis amusé. Le côté positif est la Rambo au féminin au lieu de la potiche habituelle, belle et conne, à poil qui hurle de peur à tout bout de champs et fini en pamoison dans les bras de son con d’aventurier. Non seulement celle-ci est jolie, mais elle rusée, de sang froid et efficace. Ensuite, il y a le singe et son langage avec les humains, même si elle n’est pas très sympathique dans le fond. Pour le reste, c’est bourré de cliché, dans une réalisation pleine d’approximation et de légèreté qui sent en permanence les maladresses et manque de moyens et peu crédible comme ces missiles détruits avec des fusées de détresse sous forme de leurre. Petit film d’aventure qui déçoit de par le récit originel qui était plein de rebondissements, de protagonistes, mais qui amuse au sens de la comédie.

Il faut dire que les différences nombreuses et variées ont leur importance dans la structure de l’histoire et son ambiance. Ainsi le personnage de Karen Ross ne va pas récupérer les diamants, mais pour sauver son fiancé Charles Travis. Herkermer Homolka et Richard, l'associé de Peter Elliot n’existent pas dans le roman et n’apporte rien au film. Le singe Amy ne s’exprime que par les signes sans machine traductrice. Enfin, la rivalité entre les entreprises américaine et les japonaise a complètement disparue, ainsi qie les cannibales. De très nombreuses erreurs surgissent dans le film comme l’ont relevé les yeux experts, dont la plus importante est avec la cité de Zinj dont on nous dit qu’elle a été fondée par le roi hébreux Salomon, alors que les inscriptions sur les murs sont des hiéroglyphes égyptiens.

Le casting est inégal, avec une Laura Linney (Le cinquième pouvoir) jolie et convaincante, face à Dylan Walsh, assez pâlichon, quand Tim Curry et Ernie Hudson passent beaucoup mieux. D’une repoussante laideur, Grant Heslov (Monuments Men) est épouvantablement mauvais. Joe Don Baker (Mud) et Adewale Akinnuoye-Agbaje (Pompéi) sont plus marquants. Misty Rosas et Lola Noh s’activent pour le singe Amy.