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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 11:45

Encore une bien terrible histoire d’Henri-Georges Clouzot (L’assassin habite au 21), maître du thriller, qui d’après le roman de Boileau-Narcejac, Celle qui n'était plus, m’avait effrayé et dont la force et la puissance est encore aussi impressionnante aujourd’hui tant elle plus que marquante pour hanter longtemps limite trauma, qui a touché nombre de géants du septième art.

Christina Delasalle propriétaire d’un pensionnat pour garçons et mariée à Michel Delasalle, qui en est le directeur. La belle et fragile jeune femme est terriblement malheureuse, maltraité par un époux volage, rustre et violent. La seule compagne d’infortune dont elle se sent très proche est Nicole Horner, une des institutrices, même si celle-ci est la maîtresse de son mari. Elles partagent la même haine contre Michel, et quand Nicole demande à Christina de l'aider à le tuer, celle-ci accepte.

En lançant le film, bien que connaissant tous les rouages du récit qui m’a tant fait flippé gamin, j’en ai ressenti la même peur et le même ressenti d’inquiétude de part tous les petits détails qu’il ne faut jamais négliger. Ainsi du moindre regard, de l’infime grimace, d’un reflet dans une vitre ou d’un frisson imperceptible de la jeune femme effrayée. Avec cette relation trouble entre les deux femmes, dont on ne sait s’il est amoureusement saphique quand elles sont liées au même homme, on ne sait qui dirige quoi, qui est manipulée, laissant planer un mystère insoutenable. Avec aussi ce mari violent, méprisant et effrayant qui semble se jouer de la vie et de la mort, des femmes, des collègues et des enfants, il dégage un sentiment de haine insupportable. Et les faits se produisent inexorablement, dans une atmosphère ouatée et délétère qui met mal à l’aise à tout moment. L’impression est d’autant plus grande qu’il n’y a pas de musique de tout le film mis à part les courts génériques de début et de fin, donnant un sentiment lourd d’angoisse sans repère ou annonce de danger et qui nous plombe bien. La fin est un bijou d’effet marquant qui laisse planer un doute surnaturel est d’une puissance incroyable. Même Psychose n’a jamais égalé. Un pur chef d’œuvre d’orfèvre en la matière.

Alfred Hitchcock, terriblement impressionné, demanda à Boileau-Narcejac de lui écrire un scénario dans la même veine et réalisa Sueurs froides. Un premier remake a vu le jour dans un téléfilm en 1974, Reflections of murder, par John Badham, avec Tuesday Weld, Joan Hackett et Sam Waterston, puis au cinéma avec Diabolique, réalisé en 1996 par Jeremiah S. Chechik, avec Isabelle Adjani, Sharon Stone et Chazz Palminteri, avec des variantes différentes notamment dans la relation entre les deux femmes qui passaient à des relations lesbiens et la fin. La personnalité du commissaire Fichet interprété par Charles Vanel été la source d’inspiration pour le célèbre Colombo.

La belle, douce et attachante Véra Clouzot, femme du réalisateur, morte jeune d’une crise cardiaque aussi prémonitoire, est absolument magique d’émotion et de talent. Simone Signoret est juste parfaite avec une puissance terrible, quand l’excellent Paul Meurisse est affreusement génial, comme Charles Vanel, sublime. Michel Serrault (Artemisia) et Jean Brochard comme Jacques Varennes et Thérèse Dorny, Aminda Montserrat et l’excellent Noël Roquevert, Pierre Larquey et Jean Lefebvre marquent leur présence. Les jeunes Georges Poujouly et Yves-Marie Maurin, issu des Petits Maurin qui marqueront le cinéma français dont son frère Patrick Dewaere et sa sœur la belle Marie-Véronique Maurin, sont excellents. Et en regardant bien es élèves, il y a un certain Johnny Hallyday.

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