Mary Shelley

Un grand merci à Pyramide Films et à l’agence Dark Star presse pour m’avoir permis de découvrir ce biopic dramatique britannique réalisé en 2017 par Haifaa Al-Mansour (Wadjda), sur la jeunesse de la célèbre écrivaine et la genèse de la création de Frankenstein.

Âgée de 16 ans, Mary Wollstonecraft Godwin est envoyée par son père en Écosse pour lui épargner Mary Jane Clairmont, sa belle-mère acariâtre. Elle y rencontre le jeune poète Percy Bysshe Shelley de 22 ans et tombe amoureuse de lui. De retour chez elle, il l’a rejoint et s’enfuient en 1814 avec Claire Clairemont la demi-sœur de Mary.

Percy abandonne sa femme et sa petite fille pour une fuite qui les emmène à Paris. Percy prône l’amour libre et veut que Mary couche avec son ami Thomas Hogg qu’elle refuse. En 1816, le trio passent l’été en Suisse chez Lord Byron qui devient l’amant de Claire, et rencontrent son ami John Poldori. S’ennuyants profondément, Byron lance un concours d’écriture sur le thème des revenants. Mary, marquée par la mort de sa fille qui l’a bouleversé et une séance de galvanise, écrit sa nouvelle Frankenstein, quand Poldori écrit une nouvelle de vampire. Un long combat commence pour faire publier son livre sous son nom en tant que femme.

Une belle réalisation pour nous conter la jeunesse de Mary Shelley, surtout connue pour son roman Frankenstein ou le Prométhée moderne, qui a du se battre pour se faire publier face au machisme et la phallocratie de l’époque, pour un beau message féministe. Film de costume dans une belle restitution d’époque. Révélation d’un scandale de mœurs avec cette jeune adolescente détournée par un sulfureux libertin qui abandonne sa femme et ses deux enfants dans la misère et le suicide, sans que cela émeuve Mary.

Émouvante la relation père et fille, comme celle entre les deux sœurs -Il en sera de toute la fratrie-, ou la douleur de la perte de l’enfant -elle en perdra deux-. Drame qui se produira pour les deux jeunes sœurs. La trame a un peu trop tendance au beatnik hippie libertinage, qui n’a pas lieu d’être, pas même d’amour libre. Si Percy et Byron en sont adeptes sans scrupule, ce n’est pas le cas des sœurs qui n’ont jamais acceptées leurs délires. Ainsi, la réalisatrice, sans doute influencée par une éructation et culture polygame, extrapole les liaisons sulfureuses.

Dans la réalité, la mère de Mary, philosophe féministe qui plus est, n’a jamais vécue en ménage à trois, décédée quatre ans avant le remariage de son époux. De même, il n’a jamais été prouvé que Claire ait été en ménage à trois là encore avec Mary et Percy. Quand à Byron, il n’a jamais été un bon père pour sa fille qu’il a fait enlever à Claire et interner l’enfant dans un couvent où elle est morte maltraitée. Une belle réalisation, à l’ambiance sulfureuse bien loin de la réalité mais qui nous transporte dans de tristes émotions pour évoquer une jeune et talentueuse auteure et les origines de son œuvres, ainsi que l’était sa sœur moins célèbre. J’ai aimé cette restitution d’époque et ces protagonistes aux profils torturés. Sans oublier John Poldori, le premier auteur de Vampires, avant Dracula.

Avec Elle Fanning (The neon demon) et Bel Powley (Equals), Douglas Booth (Orgueil et préjugés et zombies), Ben Hardy (X-Men: apocalypse), Maisie Williams (Game of Thrones) Stephen Dillane et Joanne Froggatt, Tom Sturridge et Derek Riddell, Hugh O'Conor, Ciara Charteris et Stuart Graham, Jack Hickey, Sarah Lamesch et Donna Marie Sludds.

Le film Mary Shelley, distribué par Pyramide Films disponible dans les meilleurs bacs dès le 8 décembre 2018 en DVD. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français, et en audio français. Dans les suppléments, A storm in the stars : entretiens avec l’équipe du film, ainsi que des bandes annonces.