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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 11:50

Etonnante version de Reinhard Klooss (Animaux et cie) sur la base du roman Tarzan of the Apes d’Edgar Rice Burroughs publié en 1912 en 25 romans, revue et corrigée à sa sauce et pas spécialement en bien, ni en pire d’ailleurs mais pas des plus passionnantes.

Si l’animation est belle sur des couleurs magnifiques, avec un environnement plutôt sympa, l’histoire à la base est finalement classique sans apporter grand-chose de transcendant. Donc, à la suite d’un accident d’hélicoptère, le jeune Greystoke, fan des aventures de Tarzan, se retrouve perdu seul dans la jungle et est élevé par une mère gorille qui vient de perdre justement son petiot. Devenant à son tour mi-homme mi-singe, il s’adapte à son environnement ayant oublié son passé, jusqu’à ce qu’il retrouve vingt ans plus tard la carcasse de l’hélico, et active la balise argos (sic !). Une équipe de prospecteurs d’une énergie fossile vient à sa rencontre avec une jolie jeune fille nommée Jane... L’occasion d’évoquer la nature, l’amour dans un cadre idyllique où la météorique dévastatrice d’il y a 64 millions d’années, déplacée ici du golfe du Mexique en pleine Afrique devient le centre d’intérêt des nouvelles aventures de l’homme singe.

Avant ce Tarzan, il y a eu un précédent écrit en 1879, par le dessinateur Albert Robida avec Les voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul, qui relatait déjà l’histoire d’un enfant élevé dans la jungle et de ses aventures époustouflantes. Le réalisateur espagnol Marcel Fabre l’avait adapté dans un long métrage en 1913.

Sans mettre vraiment ennuyé, je n’ai pas été emballé par cette énième version qui frise souvent le ridicule. J’en prends pour exemple le graphisme de Tarzan enfant comme adulte, qui semble inspiré de la réalité -j’imagine un proche du réalisateur- d’une laideur épouvantable avec ses narines de babouin… Pour faire plus singe ?

Pour l’avoir vu en version française, c’est donc avec les voix de Donald Reignoux, Maeva Méline et Pierre-François Pistorio, Jean-François Lescurat, Damien Ferrette et Emmanuelle Pailly-Hamet, Guy Chapellier, Fabrice Trojani ou encore Théo Benhamour et Bernard Gabay.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 21:00

Surprenant ! J’ignore pour quelle raison je ne me souvenais plus de l’avoir vu, ayant surtout en mémoire les deux autres opus de la franchise. Sans doute l’avais-je effacé de par la violence, qui en mon adolescence avait du me marquer… joke ! Toujours est-il qu’en achetant ce coffret en bluray, je faisais aussi l’acquisition de films cultes. Et du coup, perdu dans mes repères, j’ai mis du temps à m’y retrouver et ensuite entrer dans cette atmosphère délirante et enfin à m’immerger totalement dans la trame, pour le moins déjantée, débile et violente, mais pourtant jouissive.

George Miller nous contait une histoire dans un monde post-apocalyptique où règnent l’anarchie et la violence, avec la perte de tous les repères de civilisation. La police est toute aussi violente et désorganisée que les délinquants, sauf qu’ils sont les représentants légaux d’un état apparemment aussi pourri que la société. Un vrai cauchemar pour tous les autres survivants. Les immenses routes australiennes –bien qu’il n’est jamais fait mention d’un pays précis- sont parcourues par des fous de la vitesse, qu’une police spéciale est chargée de réguler et d’arrêter au péril de leur vie. Dans ce chaos, un groupe de motards, des Hells angels, sème la terreur en viol et meurtres, pillages et tortures avec une impunité totale. Jusqu’à ce qu’ils croisent la route de Max, un jeune policier en congés avec sa femme et leur bébé, suite à l’assassinat de son collègue et meilleur ami.

Une curieuse histoire menée sur les chapeaux de roue, entre violence, amour et vengeance. Si brutalité il y a, elle est plus diaboliquement suggérée qu’étalée, et ce avec un impact et une redoutable efficacité qui fait bien plus frémir. C’est sa très grande force au regard de ce qui se fait désormais avec une force de délectation que j’abhorre. La réalisation est donc filmé à 300 à l’heure entre voitures surpuissantes et motos chromées qui détonnent un max, dans des paysages immenses et inquiétant, où même une plage superbe à la mer enchanteresse est source d’angoisse. Les personnages sont des dégénérés tapis à tous les coins de rues, hurlants comme des bêtes toutes sortes d’insanités débiles, accompagnés de nanas toutes aussi tarées. Je suis sidéré dans les films de ces années, par la mode atroce et les coupes de cheveux inouïes. Même s’il a pris quelques rides, le film n’en garde pas moins son efficacité, son charme et sa toute puissance de conviction. Ça reste un ovni novateur, avec ce début qui nous plonge dans l’univers de folle vitesse pour entrer progressivement dans un thriller qui sombre dans les abymes de la vengeance. La trilogie est composée de Mad Max 2 : le défi et Mad Max : au delà du dôme du tonnerre. Un quatrième, Mad Max: fury road est prévu pour 2015.

Le tout jeune Mel Gibson (Machete kills) faisait déjà montre de son talent et de son charme, avec la mignonne Joanne Samuel. Il en est de même dans la folie générale d’Hugh Keays-Byrne (Sleeping beauty) et Steve Bisley (Gatsby le Magnifique) comme de Tim Burns, Roger Ward et Lisa Aldenhoven, ou encore de David Bracks, Bertrand Cadart et David Cameron.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 16:13

Belle reconstitution d’une ville et d’une époque, que Paul W.S. Anderson (Resident evil) nous offre de partager la terrible fin d’une cité antique, qui fut détruite en seulement quelques heures avec une puissance dévastatrice incroyable, comme rarement l'histoire en a connu, sauf peut-être Santorin et la célèbre Atlandide.

Nous sommes aux alentours du 24 août 79, quand des gladiateurs sont envoyés pour une boucherie en l’honneur d’un puissant de Rome en vu de le séduire d’investir dans l’immobilier local. Sauf que la corruption est toute aussi puissante que les fortunes qui se bâtissent, et que le tribun véreux veut la main de la fille du maître des lieux, ce qu’elle refuse. D’autant qu’en croisant la route des gladiateurs, l’amour est né que rien ne pourrait séparer, pas même la mort.

Je dois avouer que je m’attendais à une grosse bouse, et qu’en définitive, j’ai été agréablement surpris par la réalisation. Certes, l’histoire est des plus classiques, sauf la fin, que j’ai trouvé osé par rapport à ce que nous impose habituellement Hollywood. Avec des airs de Gladiator à la Spartacus, ce péplum catastrophe nous fait revivre une époque avec un grand soin de réalisme tant dans les décors et les costumes, que dans les mœurs et sa violence. Les quelques heures qui ont fait disparaître une aussi grosse cité que Pompéi, de même qu'Herculanum, Oplontis et Stabies, lors de l'éruption du Vésuve, nous sont décrites avec une très grande force entre les tremblements de terre, les retombées de cendres, tsunami et coulée de lave. On imagine l’horreur vécue par tous ses habitants dans la panique et la douleur. L’envolée lyrique des amoureux poursuivis par les légionnaires dans la fournaise donne une dimension passionnante à l’histoire. J’avais en tête le Quo vadis de mon enfance qui m’avait alors impressionné, et qui a du bien vieillir. Du coup, j’ai beaucoup aimé cette version, échevelée, vive et passionnée. Les combats sont violents et percutants, et les courses poursuites dans la ville en flamme improbable mais réussies.

Kit Harington est convaincant face à une Emily Browning (Magic magic) très marquante. Il en est de même d’Adewale Akinnuoye-Agbaje (Thor) puissant et la très belle Jessica Lucas (Big mamma : de père en fils), comme Jared Harris (The mortal instruments) et Carrie-Anne Moss (Le chocolat) sont convaincants, tout autant que Kiefer Sutherland (Melancholia) et Currie Graham (Hitchcock), sans oublier le gamin Dylan Schombing.

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 18:46

Etonnante histoire de Michael Knowles, qui réalise son premier long métrage d’après le roman de East Fifth Bliss de Douglas Light sur le spleen d’un trentenaire et son passage enfin à la vie adulte bien tardive.

Un homme de 35 ans, looser indécrottable, vivant encore avec son père, sans travail, sans passion ni ambition autre que celle de faire le tour du monde en rapport avec ses lectures, va voir sa vie changer avec une adolescente qui se être la fille d’un de ses camarades de classe. Une relation aussi courte que passionnée qui va remettre en question son acte mais surtout sa vie. Ainsi, entre son ami d’enfance, son père, la jeune fille et son père en plus d’une jolie voisine, vont faire tourner autour de lui des chakras de toutes sortes qui vont finir par faire des étincelles lumineuses.

La réalisation est vive et drôle sans jamais perdre haleine, pour mieux nous embarquer dans des relations sans morale ni pathos, même avec le cas de la défunte mère. Le ton est résolument à l’optimisme, souvent absurde mais toujours sympathique. Je me suis bien amusé avec ces profils pathétiques, ces réparties amusantes et ses scénettes successives tantôt hilarantes et tantôt émouvantes.

Michael C. Hall (Paycheck) est vraiment parfait, face à la jolie Brie Larson (Don Jon) vive et impétueuse. Il n’y a rien à faire, j’adore Lucy Liu (Rise) qui est drôle et désirable. Peter Fonda (Ghost Rider) est sympa, de même que Brad William Henke (The frozen ground) et Chris Messina (Argo) impayables, et ma trop belle Sarah Shahi (Le congrès) superbe. Les belles Kate Simses ((S)ex list), Liz Holtan (Dos au mur) et Melanie Torres, sont tordantes, ainsi que Glenn Kubota et Joshua Alscher.

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 11:59

Lars von Trier poursuit son pauvre film pornographique après le premier opus Nymphomaniac - Volume 1, teinté de propos fascisants et de clichés éculés. Je préfère voir un bon vrai film porno qu’une soupe merdique de vieux facho sénile qui laisse une impression de malaise détestable.

Nous subissons donc la suite du récit de la vie d’une femme addict au sexe depuis sa plus tendre enfance dont elle confit à un inconnu respirant la perversité à plein nez. Elle poursuit sa narration précédente avec sa perte du plaisir de la chair sans perdre son besoin irrépressible de sexe. En couple avec un mec qui ne peut l’assouvir à sa cadence infernale, et mère d’un gamin qu’elle délaisse pour des séances de sado masochisme d’une extrême violence afin de trouver son clitoris perdu. Elle tombe ensuite amoureuse d’une jeune fille qu’elle manipule pour lui faire prendre la relève dans son nouveau métier.

Nous aurons assisté à toutes les formes de jeux sexuels, des plus simples basics et répétitifs et volontiers sympathiques aux plus extrêmes avec le SM, l’uro et j’en passe de toutes les couleurs, formes et violences. C’est très cru, violemment froid et sans âme. Rien de poétique et sans la moindre étincelle d’humanité. La vision de Lars est primaire, maladive et obscène, saupoudré des propos nazifiant et racistes. Les scènes de sexes sont d’un voyeurisme déplaisant, d’une déshumanisation désolante et humiliante, sur une histoire qui en définitive n’a strictement aucun intérêt et aurait largement suffit en un film. La fin était prévisible et attendue tant c’était évident et s’avère le clou décevant jusqu’à la lie.

Je plains avec effroi celle(s) qui partage(nt) ou tente(ent) de partager ne serait-ce qu’une heure au pieu avec le réalisateur, à moins d’être comme lui. Sans esprit moraliste, j’avoue que je n’aimerai pas que mes enfants puissent un jour me voir dans de tels rôles, surtout dans un esprit aussi pernicieux.

Si Charlotte Gainsbourg (Jacky au royaume des filles) joue avec conviction, elle devrait cacher ses seins qui sont à gerber. Stellan Skarsgård (Thor) est comme à son habitude. La toute jeune Mia Goth, devenue depuis la petite amie de Shia LaBeouf (Surveillance) après des scènes de sexes non simulées, est convaincante, comme Jamie Bell (L'Aigle de la neuvième légion) ou Willem Dafoe (Les brasiers de la colère).

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 17:54

Continuons sur notre bonne lancée de la 12ème édition de l’opération « un dvd pour une critique » par Cinetrafic, avec ce film d’aventure et anticipation historique, La grande croisade, réalisé par Ben Sombogaart.

Sympathique film d’anticipation de Ben Sombogaart sur fond historique revu et édulcoré façon conte pour ado sur La croisade des enfants qui eut lieu en l’an de grâce de 1212. A la suite d’un match de football international junior, Dolf un jeune avant centre hollandais voit son équipe perdre la qualification par sa fougueuse juvénilité. Rentrant chez lui, il découvre que les travaux de sa mère scientifique réussit ses expériences de voyages dans le temps. La nuit, il décide de revenir à la veille dans le stade de Cologne, mais une erreur le fait confondre le code d’accès du 15071212 dans la date d’envoi voulu et se retrouve le 15 juillet 1212. Prisonnier dans cette époque le temps que l’équipe de sa mère le retrouve pour le ramener, il suit le cortège de Nicolas de Cologne en partance pour une grande croisade composée d’enfants, afin de libérer Jérusalem aux mains des musulmans perdue par les croisés francs. Il y fait la connaissance de la jeune et jolie Jenne qui lui sauve la vie et dont le grand amour qui nait le décide à les suivre et partager les dangers multiples qui les guettent.

J’ai beaucoup aimé suivre cette aventure d’ados, dans un contexte d’histoire peu évoqué, bien que j’aie souvenance d’un téléfilm de Serge Moati. On peut se demandé comment un jeune hollandais de nos jours arriverait à se faire comprendre auprès de jeunes allemands du 13ème siècle. Film marrant par bien des aspects, comme l’histoire qui change dans les grimoires aux belles enluminures, qui illustre le parcourt initiatique historico-romantique dans laquelle nous entraine les jeunes amoureux, dans une époque aux modes de vie bien différents mais aux préoccupations, désirs, rêves et espoirs identiques. La quête du bonheur et de l’amour, les émotions faces aux inconnus et aux peurs, les sens de solidarité et de révolte sont éternellement d’actualité. J’ai bien aimé les personnages, et l’ambiance aventureuse de ce genre de film d'action sans prétention que celui de distraire et de nous replonger dans le moyen âge européen.

Il est vrai que la réalité historique fut beaucoup moins heureuse, hélas. En effet, en 1212, à la suite de la perte de Jérusalem prise par les musulmans, et les tentatives infructueuses des chevaliers croisés pour la reprendre, un mouvement populaire s’est développé. Une grande croisade en France sous l’impulsion du jeune Étienne de Cloyes réuni dit on trente mille jeunes et pauvres, mais qui sans l’aval du roi furent vite dispersés. L’odyssée germanique fut beaucoup plus dramatique. Un jeune berger allemand, Nicolas natif de Cologne, suite à des visions de délivrance de la ville Sainte, promet d’emmener les vingt mille fidèles, et avec l’aide de Dieu d'ouvrir la mer comme Moïse. La famine, les maladies, la fatigue et les attaques de bandits, près de treize mille perdent la vie. Le passage des Alpes fait des ravages, et ils ne sont plus que sept mille survivants à atteindre l’Italie, où le brave Nicolas, malgré toutes les plus sincères prières ne peut fendre la mer. Une centaine trouvent des navires pour les emmener à Jérusalem, quand la plupart le quitte en rentrent chez eux. Les mille derniers finiront par mourir de maladie, ou encore les femmes seront vendues dans des maisons closes et les hommes réduits en esclavage. De nombreuses histoires sur Nicolas circuleront en légendes.

Johnny Flynn (Après mai) est convaincant, comme l’est tout autant la jolie Stephanie Leonidas. Emily Watson (La voleuse de livres) et Michael Culkin, Benno Fürmann et Ryan Winsley, ou encore les jeunes Jake Kedge, Robert Timmins et Luke Gell, Mykola Allen, Amy Jenkins, Ophelia Lovibond (Sex friends), ou encore Christopher Conway contribuent à l’ambiance avec succès.

Le film La croisade des enfants de Ben Sombogaart, distribué par Swift production, est disponible depuis le 15 janvier 2014 en DVD. Il est proposé en français et anglais, et sous titres français.

Un très grand merci à Cinetrafic et ses partenaires pour toutes ces belles découvertes et émotions.

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 15:40

Terrible film de Kenji Mizoguchi (Les contes de la lune vague après la pluie), adapté d’un roman d’Eijiro Hisaita réalisé en 1948 sur un thème que le réalisateur connaissait trop bien. En effet, son père ayant fait de mauvaises affaires professionnelles, avait vendu sa petite sœur dans une okiya - maison de geisha- qui l’avait traumatisé. Elle l’hébergera avec frère et sœur parmi les geishas. Par la suite il sera souvent avec des prostituées qui lui apporteront agressions et maladies qu’il transmettra à sa femme qui en mourra folle par la syphilis. Il réalise donc ce film avec un fort sentiment de culpabilité.

Dans la ville d’Osaka d’après guerre, ou la misère économique touche plus cruellement les femmes, qui cherchent toutes les moyens pour survivre. C’est la descente aux enfers de trois jeunes femmes qui est décrit à la Zola, dans une violence sordide. Fusako qui vient de perdre mari et enfant, retrouve par hasard sa sœur Natsuko danseuse-entraineuse après la mort de leurs parents, et Kumiko une amie, vont voir tomber sur elles toutes misères possible avec un manque de solidarité et de recul, où les pièges les plus grossiers se referment sur elles avec voracité.

Etonnamment, le discours du film est assez ambigu, quand aux responsables de la situation terrifiantes que subissent les femmes. En effet, dans cette sombre noirceur, ce sont toujours elles-mêmes et contre elles que le malheur s’acharne. Les hommes sont à part et peu visibles, comme s’ils n’étaient pour rien dans ce marché du sexe. Bien sûr, il y a le patron qui couche avec les deux sœurs, ou le rabatteur qui vole la petite fugueuse qui se retrouve prisonnière et contrainte à la prostitution. Mais dans l’ensemble, l’Etat, représentante de la gente masculine, les clients avec notamment l’occupation militaire américaine et ses bordels monstrueux, et les maquereaux ne sont pas désignés comme les coupables et responsables de l’enfer que vécurent des centaines de milliers de japonaises, mais aussi d’autres importées de pays voisins. De fait, le film est violemment beau sur une réalisation un peu confuse mais efficace dont la dramaturgie théâtrale prend des allures, par sa démonstration et son discours de morale quelque peu malaisé. Est-ce que le réalisateur tente de se dédouaner d’une vie dissolue et immorale en faisant porter ses responsabilités sur les dos des femmes ? La fin est très dure et cruelle avec peut-être une petite lueur d’espoir, quoiqu’incertaine.

La jolie Kinuyo Tanaka (Barberousse), actrice prolifique avec les plus grands, mais surtout la première réalisatrice japonaise avec Lettre d'amour en 1953, joue avec une sincérité qui crève le cœur. Sanae Takasugi (Les soeurs Munakata) est excellemment émouvante, comme la belle Tomie Tsunoda qui pourtant ne fera pas carrière s’imposait avec talent. Heinpei Tomimoto, Umeko Obayashi ou encore Mitsuo Nagota, sont très marquants.

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 10:21

S’il est vrai qu’avec le temps, le film de James Cameron (Avatar) a pris un sacré coup de vieux, paradoxalement il s’est aussi bonifié avec le temps, comme souvent les films des années 80. Quelque peu suranné, il en ressort toujours beaucoup de charme et d’envoutement et toujours cette belle énergie bien jouissive.

Une nuit de 1985, deux hommes apparaissent dans des éclairs électriques, venus du proche futur de 2029. L’un est un cyborg chargé de tuer une certaine Sarah Connor. L’autre est chargé de la retrouver pour la protéger. Vous connaissez tous la suite par cœur. A Los Angeles, trois femmes sont homonymes, et la chance pour l’héroïne, est que les deux assassinées ne sont pas la bonne cible, et qu’elle est sauvée de justesse par son protecteur. Nous apprenons donc que les deux entités venus du futur, tentent d’effacer du passé le futur chef de la résistance dans une guerre post nucléaire, entre humains et robots. Et la mère futur n’est autre que cette jeune Sarah.

Ce film de science-fiction se laisse regarder avec beaucoup de plaisir, même si les effets sont chiches et pauvres, surtout les scènes de guerres futuristes, où tout sent la maquette pour enfants. Pourtant, lorsque Terminator perd sa peau pour n’être plus qu’un robot, il est impressionnant à faire peur, donnant à cet instant une dimension terrifiante à la trame. J’ai beaucoup aimé cette histoire, toute de courses poursuites entrecoupées de bagarres, de souvenirs et de cette histoire d’amour qui se tisse. Je regrette que cette romance vire dans le ridicule de la paternité de futur John Connor par son meilleur ami Kyle Reese revenu du futur enfanter sa mère dans le passé qui peut tout simplement pas voir le jour. C’est juste que c’est logiquement impossible, et ça foire complètement la fin, et par conséquent les suites qu’il me faudra revoir tant je ne m’en souviens plus des masses. Vraiment dommage car la réalisation est impeccable, tant dans sa mise en scène que dans les cadrages. Les dialogues sonnes justes avec un casting devenu culte.  

L’armoire à glace d’Arnold Schwarzenegger (Evasion) est impitoyablement excellent, face à Michael Biehn (Une soirée d'enfer) très efficace, et la jolie Linda Hamilton, drôle et attendrissante. Lance Henriksen et Bess Motta sont marquants.

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 09:10

Brian Percival s’est attelé à l’adaptation du roman de Markus Zusak, auteur australien d’origine allemande qui avait intégré des souvenirs de famille dans cette terrible histoire.

Relatant une période de 1939 à 1943 dans une petite ville de Bavière, à quelques kilomètres d’un camp d’extermination, l’histoire nous est racontée avec un humour cynique par la mort elle-même. La trame possède un intérêt primordial, celui de montrer le quotidien de la population allemande, avec un regard autre que celui des films de guerre manichéens sans nuance auxquels nous avons droit la nuit des temps.

Au travers de la vie d’une gamine placée en famille d’accueil par sa mère communiste et recherchée par les nazis, c’est le cœur lourd qu’elle intègre cette maison chez des inconnus alors que son petit frère vient de mourir. Analphabète, elle va finir par trouver refuge dans les livres volés, en tout premier lieu avec celui que son petit frère tenait encore sur lui en mourant. Chipant à droite, à gauche les livres à sa portée, jusque dans les cendres fumantes d’autodafé nazi, elle développe ses sens et son regard autour d’elle. Les parents d’accueil, l’homme charmant et sa femme d’apparence rude, qui hébergeront un fugitif juif. Un petit camarade adorable qui devient rapidement son meilleur ami, et les habitants de la ville, vivant dans la peur des chemises brunes, de la guerre et bientôt des bombardements. Et la mort n’est jamais bien loin pour frapper quand on ne s’y attend pas.

Bien sûr, c’est un peu doucereux, mais sans jamais sombrer dans le pathos, et où finalement tous sont plus ou moins assez bien gentils, malgré le nazisme ambiant. Il a aussi le mérite de nous plonger au cœur de la vie quotidienne en Allemagne sous la coupe de la dictature. Une manière de rappeler que les allemands n’étaient tous des nazis, comme tous les français n’étaient pas tous des résistants. La réalisation est belle, avec une reconstitution d’époque qui semble bien réelle, sur une ambiance bien lourde où le danger guette de toute part, même de ses amis ou de ses proches. La politique des alliés avec ses bombardements sur les populations civiles, qui n’ont rien à envier aux nazis et relèvent tout autant de crime contre l’humanité, émeut face aux ravages. D’autant qu'aucune bombe n’a jamais détruit la moindre voie de chemin de fer vers les camps de la mort. Ce film ne laisse donc pas indifférent par le ton, les images et le jeu des interprètes.

De fait, la petite Sophie Nélisse (Monsieur Lazhar) est excellente de conviction et d’émotion qui marque durablement. De même Geoffrey Rush (The warrior's way) est superbe de douceur et d’humanité, et la savoureuse Emily Watson (Anna Karenine) très émouvante. Le gamin Nico Liersch est adorable. Ben Schnetzer, Kirsten Block ou Heike Makatsch comme tant d’autres, donnent une belle crédibilité à l’ensemble.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 14:36

L’intérêt de ce film de Dick Powell, produit par Howard Hughes, n’est pas tant son histoire ou sa réalisation qui n’est qu’un petit film d’aventure historique de série B, et fut considéré comme un navet à sa sortie, mais du terrible drame qui s’est joué durant le tournage en 1956, par le lieu mortel qui frappera toute la production. Un vrai film d’horreur à lui tout seul.

La trame nous narre la conquête d’un chef mongol de toutes les tribus de la steppe, pour devenir le futur et terrible Gengis Khan. Simple chef d’une petite tribu de nomades, Temujin attaque une caravane tartare et enlève la belle Bortai dont il tombe amoureux. Acte qui déclenche les hostilités entre les différents chefs régionaux habités par des haines ancestrales, et la haine farouche de la jeune femme va se transformer en un puissant amour au fur et à mesure des aventures plus burlesques que réalistes.

Nous sommes loin d’un cours d’histoire, ou Genghis Khan, à la conquête du monde. En effet, tout dans cette réalisation sent la farce à plein nez, le manque de sérieux et de réalisme et de carton pâte. Ne parlons pas de l’histoire simplissime à outrance. J’imagine la rigolade à sa sortie. Aujourd’hui, avec le recul, une gentille indulgence me prête à sourire tant il me parait impensable qu’un tel script ait pu se faire, tellement c’est risiblement ridicule. La mise en scène, les décors far west, les costumes, coiffures et danses nous plongent dans un péplum en tous genres assez croustillant. Finalement, avec le temps, ça a plutôt bien vieilli et je me suis bien amusé.

Ensuite, il y a l’horreur insidieuse. Le film fut tourné durant trois mois dans le désert de l'Utah à Saint George, où eurent lieu des essais en atmosphère de bombes atomiques par l'armée américaine en 1953. Tous furent exposés à de graves retombées radioactives. Sur les 220 personnes de la production du film, 91 ont développé des cancers, 46 personnes en sont mortes, dont six interprètes principaux. Susan Hayward et John Wayne, Dick Powell et Agnes Moorehead, Pedro Armendáriz et John Hoyt.

Pourtant, le casting est plutôt sympa, avec des vedettes comme John Wayne (Le grand Sam) finalement assez comique, face à la belle Susan Hayward (L'attaque de la malle-poste) dont on retiendra sa danse du ventre, Pedro Armendariz est truculent comme Agnes Moorehead. Il est de même de Thomas Gomez et John Hoyt, William Conrad et Ted de Corsia, Leslie Bradley et même Lee Van Cleef, ou encore Peter Mamakos

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