John Stockwell s’est basé sur l’article de Susan Orlean, Life's swell dans le magazine Outside, qui l’avait interpelé au point d'en faire ce film. Et j’avoue que j’ai été plutôt séduit par sa réalisation. Certes, quelques actrices de rêve ont aussi éveillé mon intérêt. Mais plus encore, c’est la démarche féminine d’un sport que l’on nous présente le plus souvent comme réservé aux hommes tout en muscles, bouclettes et regard bleu acier tombeurs de ces dames… L’histoire nous conte trois copines surfeuses à leurs heures libres, dont une avec un vrai potentiel de gagneuse. Leur niveau de vie étant plus proche de la dèche, la participation à un concours susceptible de gagner des sponsors leur donneraient de l’air dans une vie morose quant elles ont la chance de vivre près d’une des plus belles plages d’Hawaï. L’approche féminine apporte aussi un regard plus humain et plus proche d’une réalité sociale et sportive que ceux j’ai pu voir jusqu’ici, hors Drift que j’avais adoré. La particularité du lieu est le Pipe, ou Pipeline ou encore le Banzai Pipeline, qui est l'un des spots de surf les plus impressionnants des rouleaux gigantesques à affronter. La vague est en effet magnifique, car étant pratiquement cylindrique et très puissante, elle offre aux surfeurs des sensations et des possibilités de prouesses techniques de toute beauté. Mais ce n’est pas sans danger, car ses fonds de corail tout proche en fait l'un des plus dangereux. Tournant autour de la passion et des espoirs suscités sur la jeune fille, une romance amoureuse risque de remettre en cause son ardeur à l’entrainement. Ce que j’ai aussi aimé, c’est de nous montrer un sport superbe, avec ses beautés mais surtout toutes les difficultés techniques nécessitant un travail constant et acharné, des dangers multiples et de rivalités mais aussi la générosité de la solidarité. Un vrai film de passionné qui donne envie d’essayer. La réalisation et superbe avec des vues magnifiques qui ont réclamé la maitrise de la caméra et du surf. Les paysages sont sublimes avec ces montagnes d’eau de plus de sept mètres de haut tels des tsunamis effrayants. Le film a eu un impact retentissant dans le milieu, car au moment du tournage, la compétition féminine du Pipeline n’existait pas. C’est grâce à cette fiction qu’en 2005 fut créé le concours féminin au Banzai Pipeline.
La magnifique sirène Kate Bosworth (My movie project) s’est énormément entrainer pour crédibiliser son personnage. Ma belle Michelle Rodriguez (Machete kills) est excellente, tout comme Sanoe Lake et la jeune Mika Boorem (The ward). Matthew Davis (S. Darko: a Donnie Darko tale) nous la joue un peu trop beau gosse sûr de lui avec conviction. Kala Alexander (Sans Sarah rien ne va !) et Chris Taloa, ou le bibendum Faizon Love (Bébé mode d'emploi) sont parfait dans leur job.
Sans oublier dans ce genre de film, les vraies surfeuses professionnelles telles Keala Kennelly, première femme à avoir surfé la grosse vague de Teahupoo à Tahiti, dont en 2011 elle a été victime d’un très grave accident sur la barrière de corail l’a défigurant violemment. Layne Beachley avec ses 7 titres de championne du monde, ou encore Rochelle Ballard, Megan Abubo et Kate Skarratt. De même chez les hommes, Tom Carroll, Jamie O'Brien, Bruce Irons et Makua Rothman.