Perfect blue - Pafekuto buru

J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce premier film de Satoshi Kon (Millennium actress) qui m’avait bouleversé par son réalisme, son ambiance envoutante et le profil de ses protagonistes. Mima, une jeune chanteuse de Jpop (pop japonaise) décide d’arrêter la chanson pour se consacrer à une nouvelle carrière dans le cinéma, en commençant par un petit rôle dans une série télé. De quitter son girls band n’est pas aux gouts de tout le monde, et surtout semble t-il à l’un de ses fans qui étale sa vie privée via Internet. Mais surtout, des incidents graves émaillent le tournage. Sous une forme de thriller angoissant et réaliste, le réalisateur nous entraine dans l’incertitude et la peur de la jeune fille qui sombre dans la folie paranoïaque, confondant réalité et fiction, entre sa vie et celle de son personnage de télé. La mise en scène est magistrale, l’animation superbe aux couleurs vives et la crudité des sentiments et de la lumière, et le réalisme des situations est stupéfiante. Je crois que justement, ne s’interdisant ni la nudité, ni le sang, avec une grande maîtrise et des images sobres et impitoyablement blafardes, le choc des formes et des couleurs sont les grandes forces de cette brillante histoire. La scène, où elle joue dans un viol collectif, est tellement forte que j’en ai été mal à l’aise, tant c’est filmé au plus proche des personnages, malgré la dédramatisation par les conversations des acteurs entre deux reprises. Le film dégage donc une intense émotion, de la tendresse à la brutalité, ponctué de chants qui scandent un rythme vibrant. L’histoire est une adaptation du roman de Yoshikazu Takeuchi. Le film a eu un très grand retentissement, au point que Madonna a incorporé des images dans un remix de sa chanson What it feels like lors de son Drowned world tour.

Les voix sont toujours importantes dans ces films, aussi les seiyū Junko Iwao, Rica Matsumoto et Shinpachi Tsuji comme Masaaki Ôkura et Shiho Niiyama ou encore Tsubasa Shioya apportent une vibration envoutante.