Je ne sais pas si c’est le meilleur des Hayao Miyazaki, mais il est sans contestation possible dans ma tête de liste de ses chefs d’œuvres. Basé à l’origine sur trois courts mangas du réalisateur publiés dans un magazine de modélisme, sous le titre L'âge des hydravions avant d’en faire ensuite un long métrage. Ce film est magnifique de beauté visuelle, de couleurs superbes d’émotions subtiles qui nous prennent avec beaucoup de tendresse. S
e situant dans l’Italie d’entre deux guerres à la montée de fascisme, Porco Rosso est un pilote de la première guerre, reconverti en missions de combats contre les pirates de l’air, d’aide humanitaire. Vivant seul sur une ile de l’adriatique, il bénéficie d’amis pour réparer son vieux coucou, de la complicité de pilotes ennemis qui l’admirent, et d’une femme veuve de pilotes, éperdument amoureuse de lui. Porco Rosso, le cochon rouge, était une insulte des fascistes qui désignaient ainsi les communistes et tous les opposants. Notre héro doit aussi son apparence au sort qu'il se serait lancé quant il a perdu foi en la nature. On ne sait pas s’il retrouve son vrai visage à la fin, qui apparait furtivement quand il semble reprendre espoir grâce à Fio (Fiona). Cette jeune fille, par sa hardiesse et son culot, jeune architecte d’aviation qui lui restaure son hydravion et l’améliore, apparait comme l’espoir contre l’intolérance.
L’ambiance décrit aussi une situation de crise économique et politique annonciatrice de la dictature et de la guerre mondiale. Miyazaki a déclaré avoir été marqué par les événements en ex-Yougoslavie déclenchant l’écriture et la réalisation d’un film à voir et revoir tant il est bourré de références, d'humour, de réflexion, d'amitié et d'amour et de tristesse bien sûr, comme la vraie vie. Un grand moment de bonheur à s'immerger dans cette sublime histoire.
Une fois de plus, la sonorité des seiyū est importante. Ainsi Shûichirô Moriyama, Tokiko Kato, Akemi Okamura, Akio Ōtsuka ou encore Sanshi Katsura, résonnent longtemps.