Rambo restera Rambo pour l’éternité. Ça fait parti de ces films cultes des années soixante-dix, intemporel, indémodable et pourtant…
Platinoch m’a prêté la quadrilogie -dont un cinquième pourrait voir le jour (Rambo: last stand)- que je n’avais pas revu depuis des lustres. Et je reconnais que je me suis beaucoup amusé, même si… avec le recul le côté réac du pauvre vétéran maltraité tente de nous émouvoir sur son sort. C’est vrai que la glorieuse Amérique humiliée par la défaite s’est mal comportée vis-à-vis des ses enfants revenus défaits et dont elle à fait porter le chapeau un peu trop facilement sur la piétaille. En même temps, c’est oublier toutes les horreurs qu’ils ont perpétrés sur des millions de civiles dont nous tairons les monstruosités commises. Même s’il est tout aussi vrai qu’en face, les communistes se sont comportés pendant et surtout après avec les mêmes méthodes nazis, toujours sur la dite population civile. Reste qu’à chatouiller un peu trop un ancien du Nam, ce n’est pas sans risque de la part d’une espèce de gros connard de petit shérif du trou du cul d’un bled paumé, surtout avec le cure dent qui ne le quitte jamais. Et c’est à partir de là que l’aventure prend une tournure amusante et épique. Nous avons tous dans notre mémoire collective cette montée crescendo de la violence. C’est vrai que d’avoir réveillé la bête féroce, démontrant des aptitudes extraordinaires au combat, et sans tuer comme il sait si bien le faire, sauf par accident (le con dans l’hélico) c'était prendre un risque inconsidéré, et dresse une image positive d’un brave gars qui ne demandait à l’origine qu’à déjeuner un morceau… Car dans le roman de David Morrell dont est adapté ce film par Ted Kotcheff, il est beaucoup plus sanglant et mortel, au point que John meurt, ce qui aurait très mal été perçu par le public qui prit fait et cause pour lui. Petite anecdote amusante sur l’origine du nom du héro qui vient d’Arthur Rimbaud (le romancier lisait beaucoup ses œuvres) prononcé Rambaud en english. Le personnage qui marqua en tournant dans l’appréciation des vétérans et la propre Histoire du pays. Pourtant, du fait des décennies et des nouvelles réalités, il me semble avoir un tantinet vieilli tout en gardant sa force d’action.
Ainsi, Sylvester Stallone (Adieu ma jolie) est ici au top de son art, tout à fait crédible, un brin attachant en bête traquée et dangereusement surpuissante. De la même manière, Richard Crenna (La canonnière du Yang-Tse) restera à tout jamais accolé au colonel Trautman, avec brio. Brian Dennehy (Les trois prochains jours) est éminemment excellent, comme Bill McKinney (Comment savoir, mais surtout l’ignoble violeur dans Délivrance) ont tous de vrais gueules comme on aime les trouver dans ces films.