Sympathique film, dans le far west des frères jumeaux Noah et Logan Miller qui signent leur deuxième film après Touching home, et qui m’a beaucoup plu. Quant il s’agit de déglinguer des fous de dieu, mon ressenti est acquis à l’avance, surtout quand c’est une femme qui s’en charge. L’histoire est assez simplissime, et tient sur une feuille de papier à cigarette, mais ce n’est pas pour autant restrictif. Un dégénéré se prenant pour un prophète, fait régner soumission et terre
ur sur toute la plaine environnante qu’il désigne Terre Sainte, s’en accapare par le meurtre si besoin est, et il en abuse. Ça nous rappelle forcément des illuminés enturbannés qui nous terrorisent depuis des décennies. Une jeune femme perd ainsi son mari, tué par le pasteur fou, et décide de se venger. Dans le fond, ce n’est pas tant l’histoire par elle-même qui passionne le plus, mais la mise en scène, sur une réalisation maitrisée que par l’ambiance. Les jumeaux ne le considèrent pas comme un vrai western, ce qui reste à définir, tant l’univers est bien cadré comme tel. La force de ce drame, est sans conteste sa noirceur, sordide et sombre, mais aussi terriblement jouissive. En effet, l’enchainement, mort après mort, sans émotion ni état d’âme, va irrésistiblement emporter les protagonistes vers de funestes destins, comme pressenti d’entrée de jeu. Des surprises nous attendent aux détours sans que l’on s’y attende. J’avoue que je me suis senti happé et envouté par l’atmosphère qui règne, par le paysage dont j’en ressentais la chaleur et le silence du désert comme l’aveuglement de la lumière et des couleurs, et cette musique particulière. Drame épouvantable plus par le suggestif que la démonstration qui reste plus marquant et le destin inéluctable que rien n’arrête, sauf la mort. La violence est ici imposée dans tout geste et chaque mot, est d’autant plus forte qu’elle n’est pas spécialement visible, et s’en est que plus puissamment efficace.
January Jones (Le pacte) est magnifiquement superbe dans un rôle aussi fort. En plus de sa beauté, il émane d’elle de par son talent toute la force et la fragilité à travers les terribles péripéties que vit son personnage. Jason Isaacs (Identité secrète) est épouvantablement convaincant, et Ed Harris (No pain, no gain) dégage une fois de plus humour et satyre comme il sait si bien le faire. Eduardo Noriega (L’échine du diable) est excellent d’humanité. Et les réalisateurs qui jouent les rôles des frères Jacob…