Boulevard du crépuscule - Sunset boulevard

Terrible et magnifique film de Billy Wilder, qui ne s’est pas fait que des amis à Hollywood lors de sa sortie, et pour cause ! Avec cette histoire, c’est tout un mythe qui s’écroulait en mettant à nue au grand jour les coulisses d’une industrie du rêve, loin d’être aussi merveilleuse. Tout ce qui brille attire, et tous les moyens sont bons pour parvenir à être une star, et plus encore pour rester aux feux de la rampe. Pas un seul personnage qui n’en sorte égratigné, quelqu’en soit le métier rêvé. Du portier au producteur, du scénariste au réalisateur, de l’actrice à l’agent, tous se prostituent d’une manière ou d’une autre, vendent leur âme au plus offrant, charment et trahissent à qui mieux-mieux pour avoir sa place au soleil, pour se faire un nom, pour être adulé et riche, jusqu’au meurtre. La première scène est juste hallucinante de réalisme, à l’image de ce qui va suivre, et est d’une magnifique beauté. En voix of, le mort flottant tragiquement dans une piscine commence à nous relater ce qui lui est arrivé… Un scénariste en panne d’inspiration, tente de vendre un de ces infâmes gribouillis, poursuivi par des créanciers, tente de les semer en se réfugiant par hasard chez une étoile d’antan éteinte à jamais. Piégé par le confort, l’argent de celle qui l’héberge en échange d’un scénario qui la relancerait, nous sommes plongé au cœur d’un univers d’une puissante tristesse que l’oubli à de plus cruel pour celles et ceux qui ont été au firmament d’une époque. Le cinéma parlant a laissé sur le carreau les anciennes gloires du muet, mais aussi tous les rêves des papillons qui se sont frotté de trop pres au feu de l’enfer du vedettariat. Non seulement cette histoire est belle et cruelle, elle est d’autant plus symbolique d’une époque en éternel recommencement. Il n’est qu’à regardé tout récemment ces anciennes gloires qui n’en finissent pas de se consumer ridiculement tels de vieux cabots sous les feux de paparazzi. BW avait touché juste, avec dans son casting sur une fiction plus vraie que nature, des célébrités de l’époque avec les anciennes gloires du passé, aussi muettes qu’étaient leurs rôles que le silence retombé sur leur tombe de leur vivant. Ce film est un peur chef d’œuvre.

William Holden (The moon is blue) est génialissime, face à une Gloria Swanson extraordinnaire, entourés des stars telles Erich Von Stroheim et Cecil B. DeMille, de Nancy Olson et Buster Keaton, ou encore Anna Q. Nilsson et H.B. Warner, terribles, quant la reléve les poussait par des Nancy Olson magnifique.