Neil Jordan aborde ici pour la troisième fois le monde des morts vivants avec beaucoup d’à propos. Cette très belle histoire de vampires a le mérite, sous une certaine forme classique, d’apporter une nouvelle vision entre romantisme et humanisme dans un thème aussi récurent. Une certaine touche de l’atmosphère irlandaise ? Intégrant quelques variantes, comme le fait que ces vampires n’ont pas de crocs, ne craignent pas la lumière, ou ont un reflet… J’ai inévitablement repensé à l’excellent Vampire diary. Mais surtout, il y a une vraie belle histoire racontée par la plus jeune des deux
vampirettes, qui raconte sa vie, sa transformation et sa profonde solitude. L’amour se mêle aussi de la partie. Celle de la mère pour sa fille qu’elle couve avec une adoration touchante. Celle pour ce jeune homme, malade et condamné. Et celle pour les victimes dont l’éternelle adolescente prend leur sang et leur vie sans violence, et avec prières et remerciements. Il y a une belle image dans cette superbe réalisation. J’ai vraiment beaucoup aimé l’ambiance, la narration et la dimension humaine tendre et angoissante, glaciale et chaleureuse à la fois qui m’ont beaucoup touché. Oui, il se dégage une grande poésie de l’horreur. Je me suis senti envouté, troublé et enchanté.
Saoirse Ronan (Les âmes vagabondes) est superbement émouvante, jolie et mystérieuse à souhait. La très belle Gemma Arterton (Players) est excellente, ébouriffante et violement passionnée. Sam Riley (Sur la route) est parfait, quant Caleb Landry Jones (Antiviral) est toujours aussi maladivement dérangeant avec émotion. Ensuite, Warren Brown (The dark knight rises), ou Thure Lindhardt (Fast & Furious 6) et Uri Gavriel (L’attentat), comme les belles Gabriela Marcinková (360) et Christine Marzano (7 psychopathes), Maria Doyle Kennedy (Albert Nobbs) et Kate Ashfield (3 fois 20 ans) participent avec talent à la réussite générale.