Si je ne m’abuse, Woody Allen a réalisé 47 films, que je suis loin d’avoir tous vu. Celui-ci, de 1989, est d’autant plus une agréable découverte, qu’il est surtout une très bonne surprise, tant par son histoire que par son style drôle et très sombre à souhait. Totalement ancrée dans la communauté juive new yorkaise, nous suivons en parallèle l’histoire d’un célèbre médecin qui souhaite se débarrasser de son encombrante maitresse, et celle d’un scénariste réalisateur has been qui tombe éperdument amoureux quant son couple bat de l’aile depuis des lustres. Sombre leurs destins croisés, sombre aussi une morale qui respire l’évidence. La réalisation est excellente, et les trop nombreuses phrases cultes m’ont fait mourir de rire tant elles sont drôles, fugaces mais aussi inattendues. De même que cette vision de Dieu omniprésent qui est mis à mal et battu à plate couture. Excellent cette réflexion sur la culpabilité avec laquelle on lutte un temps et qui fini par s’estomper et disparaitre. Etonnant aussi cette vision de l’amour par ce professeur Lévy souvent bien vue. J’ai beaucoup aimé la fluidité de la narration qui se tient de bout en bout sans temps mort ni longueur, comme une belle symphonie. Il y a beaucoup d’humour donc, mais aussi d’intenses émotions même de la part de WA avec cette terrible scène de retrouvailles très triste. Une très belle comédie douce amère qui hante longtemps.
Martin Landau (La cité de l'ombre) est extraordinaire, quant Woody Allen (Paris-Manhattan) est plus attachant que jamais. L’envoutante et belle Mia Farrow (Gatsby le magnifique) est magnifique. Claire Bloom (Le discours d'un roi) et Stephanie Roth Haberle, comme Anjelica Huston (50/50) et Joanna Gleason (My Sassy girl) sont excellentes. Alan Alda (Peace, love et plus si affinités) et Sam Waterston (La porte du paradis) sont terribles. La jolie petite Jenny Nichols est drôle et attachante, et est à regretter qu’elle n’est pas poursuivie dans le métier.