Le cinéma québécois est source d’inspiration au cinéma français. Ce n’est en effet pas la première fois que nous les copions littéralement, et c’est tout à leur honneur, car ils sont souvent très bons. Dernier en date avec Le grand méchant loup, en attendant sans aucun doute celui de Gabrielle. Mais une fois de plus, sans apporter de variante artistique, sans grandes innovations, et avec un peu moins de subtilité. J’avoue n’y voir aucun intérêt dans cette affaire, même si je ne me suis pas ennuyé et trouvé du plaisir à resuivre les péripéties. Car la réalisation est belle et efficace, et de la même manière, sans surprise bien sûr, tant je ne cessais de comparer avec l’original, je me suis laissé aller à vivre ce terrible moment de la découverte de l’émotion et du sens des responsabilités. Donner ou vendre sa semence n’est pas une action anodine, au même titre qu’une simple petite branlette sans conséquences. Il y a des vies, des questionnements, des angoisses qui ensuite vont hanter les enfants nés grâce aux inséminations. D’autant plus important quant il y a de très nombreux frères et sœurs disséminées avec de possibles rencontres, et le désir de les connaitre. Les enfants sont donc plus à l’honneur, avec leurs regards et ressentis, comme la fin émouvante en baby-sitters. Aussi, Isabelle Doval –femme de José Garcia- rappelle la douloureuse situation des enfants qui ne connaissent pas le donneur, leur père inscrit dans leurs gènes et dans leur âme. Comment construire sa vie sans connaitre ses racines ? Comment ignorer leurs souffrances ? Donc nous connaissons l’histoire de Starbuck, qu’il ne soit pas utile de s’y éterniser. Le passé d’un donneur de spermes refait surface avec une multitude d’enfants en désirs de repère qui souhaitent connaître leur géniteur. A noter que Steven Spielberg va nous le sortir son remake également avec Delivery man.
Même si José Garcia (Insaisissables) ne nous la joue pas trop excessif, il dégage trop de personnalité pour un tel personnage, quant la belle Audrey Fleurot (Les reines du ring) arrive à ressortir une belle nuance de subtilité et d’émotion. Lucien Jean-Baptiste (30° Couleur) est sympatoche, comme Gérard Hernandez et Laurent Mouton (Les invincibles), Vérino et Arnaud Tsamère (La croisière). La trop belle Alice Belaïdi (Hôtel Normandy) est émouvante à souhait. De même les Solal Forte (Malavita), François Civil (Elles) et Alison Wheeler (Cloclo), ou Hugo Dessioux et François Deblock (Je vous ai compris) parmi tant d’autres…