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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 08:01

Il fallait qu’à la base ce fut une histoire vraie pour être aussi culoté. Premier long métrage de Riton Liebman qui en effet s’est inspiré de sa propre expérience et de toutes les souffrances que sa passion pour le football, et son club favori le Standard de Liège l’amène à se poser des questions. Supporter inconditionnel depuis toujours, un quadra ne manque aucun déplacement avec ses potes, aucune retransmission, aucun magazine, journal sportif, jusqu’aux images collectors pour assouvir sa passion dévorante. Jusqu’au jour où il tombe amoureux d’une femme qui déteste le foot depuis qu’enfant de sept ans, son père l’avait oublié dans un stade. Très vite, cette belle relation amoureuse partagée qui promet enfin une vie sociale heureuse, prend une mauvaise tournure jusqu’à la rupture. Sa passion maladive l’empêche de vivre autre chose qui ne soit le foot, occultant son emploi, ses relations familiales, amicales ou amoureuses. Rien d’autre n’existe que le foot, rien que le foot, toujours le foot. Il se rend compte enfin, qu’à l’instar des alcooliques ou des drogués, il est un toxicomane du foot. La démonstration est implacable, souvent drôle, mais foncièrement triste dans une mise en scène réussie. Loin des clichés, on retrouve bien l’esprit d’une addiction insupportable à cette extrémité qui peut aller jusqu’à la violence des hooligans. J’ai beaucoup aimé cette trame qui forcément met mal l’aise tant cette passion tente souvent de combler des vides, ou qui les détruits, et que l’on peut retrouver dans d’autres centres d’intérêts excessifs. Dans Woody Allen, c’est souvent la passion du cinéma qui est l’addiction refuge d’une vie qui trouve son sens dans les salles obscures, plongée dans les vies fictives. La réalisation est maitrisé, limite documentaire, froid et systématique, avec le recul nécessaire pour pointer du doigt là où le bât blesse sur le mal sans ridiculiser personne. Une bonne prise de conscience intelligente et quand même distrayante.

J’ai bien aimé Riton Liebman (La grande boucle) qui arrive à émouvoir autant qu’à exaspérer. Ce n’est pas nouveau, j’adore Léa Drucker (Le grand méchant loup) qui dégage toujours une certaine triste sensualité et une émotion à fleur de peau avec une puissante sincérité qui fait frémir. Samir Guesmi (Camille redouble) comme David Murgia est émovant, tout comme Jackie Berroyer (Mohamed Dubois) et Michèle Moretti (Une chanson pour ma mère). Caméo sympa de la belle Héléna Noguerra (La vie domestique).

2 étoiles

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