C’est avec grand plaisir que je poursuis la 11ème édition de l’opération « un dvd pour une critique » par Cinetrafic, avec le film L'épée et la rose de João Nicolau.
Je reconnais que j’éprouve une très grande difficulté à décrire ce film. Cinéma d’essai, d’auteur ou d’expérimentation ? Un peu de tout ça sans aucun doute. J’ignore s’il m’a manqué des références historiques liées à l’Histoire du Portugal et des navigateurs… ou non ? En tout cas c’est très hermétique, sans qu’aucune explication puisse nous informer ou nous orienter dans les circonvolutions d’un univers très personnel d’un auteur très riche en créativité. Cherchant sans cesse des repères pour m’orienter, les deux heures et quart m’ont parues une éternité tant je n’en ai jamais saisie l’essence, ce qui m’a frustré et laissé sur ma faim. Cependant, ça se laisse suivre et vivre avec une certaine linéarité, au grès des épisodes. Très peu de dialogue, tout est dans les gestes et les regards. Les images sont belles, un brin naturaliste sur une mise en scène naïve frisant le cinéma du muet, dans laquelle la caméra bouge peu. C’est le cas avec le navire qui ne tangue jamais, mais les interprètes qui font minent de bouger ou tomber. Il y a un peu de toute sorte de style, qui ne se mélangent pas mais se succèdent, donnant de l’originalité. Ce film aura certainement ses aficionados, pour ce récit parlera plus qu’à moi. La trame donc, raconte le parcours d’un jeune homme qui quitte semble t-il à tout jamais, son emploi, son appartement, ses objets personnels et sa ville pour une aventure particulière et une nouvelle vie. Il rejoint un groupe, telle des membres d’une secte, qui comme lui jettent les amarres de leur routine sur une caravelle des temps anciens des conquistadors. Commence alors une aventure faite de piraterie, de hold-up, d’enlèvements et de trafics humains. L’utilisation d’inventions biologiques leur permet d’annihiler les gens aux grès de leurs attaques et de leur faire subir toutes sortes d’exactions. Le style de la narration, sur une réalisation un peu zarbie, est censé être comique sans l’être jamais vraiment. Difficile de rire des sujets abordés, même si une absurdité est voulue par le réalisateur. D’ailleurs, le début commence dans un laboratoire de médecine, puis avec une chansonnette amusante sur les impôts, qui semble indiquer une comédie musicale vite abandonnée, pour nous emporter au large d’un huis clos. A voir par curiosité et pour son originalité.
Les interprètes du coup, s’ils jouent bien, m’ont parut un peu évasif. Ainsi, de Manuel Mesquita (Tabou) à Luis Lima Barreto (Capitaines d’avril), de Nuno Pino Custódio à Pedro Faro, jusqu’à Joana Cunha Ferreira (Tabou) et Hugo Leitão, ou de Ligia Soares, Mariana Ricardo et Alice Contreiras, ou encore Tiago Fagulha (Mystères de Lisbonne), Cristina Alfaiate, la troupe auxquels se joignent Caroline Deruas et Julie Duclos (Crime d'Etat), João Lobo et Justin Taurand (L'Apollonide), et encore Helena Carneiro, Sinem Erdogan, Marcia Breia, Pedro Leitão, donnent le meilleur d’eux-même.
Le film L’épée et la rose de João Nicolau, distribué par Shellac, est disponible depuis le 3 septembre 2013 en DVD. Il est proposé en version originale portugaise sous titré en français. Il est également proposé en supplément trois moyens métrages dans la même veine que le film, ainsi qu’un sympathique livret.
D’autres titres sont également proposés dans le films d’aventure de Cinetrafic avec notamment des choix variés dans la catégorie film a voir.
Un très grand merci à Cinetrafic et ses partenaires pour me faire partager leurs passions et découvertes.