Pour son premier long métrage, Jean-Marc Rudnicki a réalisé une véritable prouesse à tout point de vue. Son histoire est drôle, sympa, émouvante et innovante, avec à la clé une réussite de maitrise dans la mise en scène. J’ai cru voir une de ces bonnes comédies comiques américaines, avec de surcroit un sport peu banal, tel que le catch féminin. Pour tenter de reconquérir son jeune fils, fan de catch, une jeune femme tout juste sortie de prison, embarque ses collègues de travail dans une aventure pour le moins extravagante. Dans le Lille que j’adore, elles vont faire face entre entrainements les plus débridées, et vie personnelles déjantées. Chacune, aux caractères différents va se révéler à son destin et faire face avec beaucoup d’humour et de réalisme. Ainsi la femme mariée, potiche et cocue, ou la belle rousse croqueuse d’homme, la bouchère gothic qui a tant l’air méchante et notre taularde vont-elles se serrer les coudes pour une aventure hasardeuse. Les gags sont bidonnantes, les phrases cultes éclatantes, et les situations complètement barges. J’ai adoré ! Le portrait de ces quatre femmes est très cliché, mais elles sont des plus désopilantes, tant dans leur nature que par les comédiennes. Bien entendu, elles ont eu à affronter de véritables catcheuses professionnelles, et les entrainements intensifs qu’elles ont endurés se remarquent dans les combats sur le ring. On sent que toute l’équipe a pris plaisir à jouer dans ce film, souvent à contre emploi. En tout cas, j’ai été séduit par autant d’outrance jouissive.
Du coup, l’intérêt est porté sur les interprètes, telle Marilou Berry (Joséphine) qui est plus en émotion, que ses petites camarades qui lui grille la vedette. Ainsi, Nathalie Baye (Laurence anyways) est excellente, quant Audrey Fleurot (Pop redemption) est phénoménalement drôle, craquante et ahurissante comme jamais, et Corinne Masiero (11.6) magistralement éclatante d’humour et de tendresse, à hurler de rire. Isabelle Nanty (Les profs) n’est pas en reste tellement elle est déjantée. J’ai beaucoup aimé André Dussollier (Associés contre le crime...) en retenu et subtilité comique, tout comme Jacques Frantz (Ce que le jour doit à la nuit). Eric Savin (Cloclo) est toujours un peu dans le même registre. La jolie Agathe Dronne (Le nom des gens) est très tendre, et le jeune Hugo Fernandes (Des vents contraires) excellent. Biyouna (Cheba Louisa) est toujours marquante, quoiqu’il arrive.