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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 09:59

Virage américain pour Bong Joon Ho (The Host) tant dans l’équipe que les acteurs, dont on ne trouve que deux sud coréens. Pour cette réalisation, il s’est inspiré de la bande-dessinée française, Le Transperceneige qui comporte trois tomes de Jean-Marc Rochette, Benjamin Legrand et Jacques Lob. Histoire d’anticipation aux symboliques très fortes, dont toute la trame est confinée dans un train. Pour lutter contre le réchauffement climatique, nos contemporains ont envoyé un produit chimique dans la stratosphère censé apporter un hiver temporaire et baisser la température. Sauf que c’est une ère glaciaire qui a recouvert la planète, et exterminé toute vie. Seul quelques centaine de survivants résistent dans un train futuriste, à la merci du créateur, qui règne en despote. L’acteur principal est donc le train, composé de nombreux wagons qui correspondant aux différentes strates sociales et économiques de la société. Ainsi en queue de train, sont entassés les indigents, pauvres, sales, affamés qui tentent une révolte de plus, afin d’aller en tête vers le pouvoir et la lumière. Les contrastes sont très prononcés, partant du gris et du froid, de la crasse et de la famine de type camps de concentration –train de la mort des déportations ?- vers la lumière, la chaleur et la propreté rutilante et de l’opulence. Certaines scènes sont des clins d’œil au Nautilus. Car pour survivre, il a fallu recréer telle une arche de Noé, tous moyens de subsistances. Ainsi, des wagons sont des fermes, des champs, mais aussi des salles de classes pour enfants nantis, des boites de nuits et restaurants, des bordels, et enfin, la tête dirigeante qui mène ce train de vie ultime. Tel d’un jeu vidéo, les insurgés doivent affronté des armées, combattre à la hache, mourir par centaines et faire preuve de courage et d’imagination pour franchir les étapes successives. Pour autant, tels qu’ils sont montrés, les galeux n’inspirent aucune compassion ni sympathie, pas plus d’ailleurs les mieux lotis. Ce qui donne à penser que ces résidus d’humanité peuvent bien disparaitre à jamais sans regret, qu’à la fin la dernière vision semble faire mentir inutilement. Le film se suit avec plaisir, bien que trop long, mais sur une réalisation superbe et maitrisée. Je suis juste étonné puisqu’il n’y a plus de munitions, qu’il en apparaisse à volonté de nouveau. Bizarre que les tirs au travers des fenêtres, jamais elles n’explosent en faisant rentrer le froid mortel. Surprenant que toutes les infrastructures ferroviaires soient en bon état de marche quand le gèle devrait tout faire éclater, comme le montre les images des villes et ponts en ruine. Ridicule ces statues de glace des sept fugitifs quant ils auraient du disparaitre sous la neige à la première tempête. Bon film d’aventure donc, mais que l’ennui gagne au fur et à mesure de l’avancée des rebelles, duquel ne se détache aucun émotion mais une lente apathie générale.

Comme pour ce genre de film, pléiades de stars se côtoient. C’est le cas de Chris Evans (The iceman) très efficace mais quelque part un peu amorphe, ou de l’excellent Song Kang-Ho (Shiri) toujours aussi impeccable, et d’un Ed Harris (No pain, no gain) sans reproche. Ensuite, John Hurt (Les immortels) mais surtout Tilda Swinton (Moonrise kingdom) est géniale, quant Jamie Bell (Dos au mur) ne m‘a pas enthousiasmé. La jeune Ah-sung Ko (The Host) est encore très marquante. Octavia Spencer (La couleur des sentiments) est bien, alors que la belle Alison Pill (To Rome with love) est magistrale.

2 étoiles

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