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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 16:40

Dans la même veine d’un Balzac et la petite tailleuse chinoise qui retraçait sur la même période, les mêmes conditions en d’autres circonstances, Dai Sijie relatait également des souvenirs d’enfance du réalisateur. Xiaoshuai Wang nous conte ses onze ans dans une petite ville perdue au fin fond du pays, en vue d’une rééducation selon les décisions du pouvoir. En croquant ce qui semble n’être qu’une anecdote aussi terrible qu’elle soit, c’est tout le reflet de la politique de l’époque qui est étalée.

La révolution culturelle, devait permettre la reprise du parti communiste chinois par Mao en purgeant violemment les cadres politiques, mais aussi les intellectuels qui avaient tendance à prendre une ligne plus libérale. Dix ans de répressions, déportations, autocritiques et exécutions qui couteront plusieurs centaines de milliers de morts (plus ?), par les gardes rouges nouvellement constitués d’étudiants et de collégiens, tels les Hitlerjugend. Ainsi, des millions de chinois seront envoyés, dans des camps de travail à la campagne afin de les rééduquer selon les préceptes du maoïsme et plus sûrement trouver la mort.

C’est ce qui arrive à la famille du réalisateur, dont le papa travaille en usine à quelques kilomètres de leur logement de fortune. Une vie bien réglée par le haut timonier quand, un responsable politique local est retrouvé assassiné, et émasculé. Crime politique ? Crapuleux ? Sordide ? La vérité va faire place à une triste histoire révélatrice des injustices d’un système politique totalitaire où s’expriment les abus, la violence et la peur. C’est un passage de l’enfance à la vie adulte avec le regard sur la société, sur sa famille et l’éveil à l’amour et la sexualité tout en subtilité et pudeur.

L’histoire et belle et émouvante, triste et douloureuse, dont la réalisation reste pour autant toujours neutre, nous laissant juge de notre libre arbitre, dont le ressenti est emprunt de colère face à l’ignominie et l’absurdité. Pourtant, je n’ai pas eu sympathie pour ce gamin qui semble se conformer au profil du fils prodigue, égoïste et imbu de lui-même face à ses camarades et à ses parents.

Le jeune Liu Wenqing est excellent quand Wang Jingchun et Yan Ni dégagent beaucoup d’émotion. De même les gamins Zhang Kexuan, Zhong Guo Liuxing, ou Lou Yihao. La jolie Mo Shiyi est d’une très grande sensibilité qui émeut et marque durablement. Wang Ziyi, est parfait d’émotion et de colère de même que Cao Shiping très émouvant. Enfin, la petiote Zhao Shiqi est marrante.

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