Il y a eu Tom Hanks dans Seul au monde sur une ile déserte, il y a eu Sandra Bullock perdue dans l’espace dans Gravity, il y a eu Ryan Reynolds sous terre dans Buried, nous avions eu aussi sur les mers Suraj Sharma avec L'odyssée de Pi…
J. C. Chandor (Margin call) tente à son tour l’aventure périlleuse en réalisant cette histoire minimaliste et sans un mot.
Aussi, quelle idée à la con de s’embarquer seul sur un petit rafiot perdu dans l’immensité marine ? Rien que ça, je sens l’ennui panique m’envahir au plus haut point. Pas demain la veille que je vais prendre la mer seul sur une petite embarcation, quand bien même un yacht. Je ne suis pas mon papa qui rêvait d’être amiral et s’est retrouvé sur un ravitailleur le temps de son service qui lui a un peu fait passer l’envie de recommencer… vingt sept mois qui lui ont paru bien long, même avec mille autres marins. En plus, il n'est pas revenu amiral, pfff ! Moi, j’aime la solitude chez moi, entouré de millions d’humains. Ni mer, ni campagne, ni désert, ni montagne. Aussi donc, ce qui arrive à cet abruti de première, n’est que la conséquence de son irresponsabilité où ne résonne en moi aucune compassion. A moins d’un vieillard suicidaire, et dans ce cas aucune raison de tenter de survire et moins encore d’en parler. Comme en toute chose, les règles sportives s’appliquent en toute circonstance. Ne jamais partir seul, sans plan établi, sans moyens de secours… Tant de maladies ou d’accidents peuvent survenir, comme c’est le cas ici. Aucun héroïsme dans cette histoire, longue et répétitive.
Mis à part les premières secondes où l’on entend en of la lecture d’une lettre d’adieu, il ne se dira rien de tout le reste, ou si infiniment peu. Pas de dialogue donc, pas beaucoup d’histoire non plus. Un homme âgé, seul dans son voilier, percute un container rempli de tongs –j’ignorai que ça pouvait flotter (le container, pas les tongs)- et perfore sa coque. Nous avons droit alors à du rafistolage de fortune, qui ne tient pas le temps d’un gros orage et lentement heureusement mais sûrement, la barcasse coule. Notre solitaire se retrouve dans son canot de survie avec huit jours de nourriture… J’avoue que je me suis passablement ennuyé, tant il n’arrive rien de bien passionnant, et Robert Redford (Surveillance) peut écoper et ruminer sur son sort qu’on s’en bat un peu les nageoires.