Bien joli biopic d’Anne Fontaine sur la vie de Coco Chanel précisément avant qu’elle ne devienne la renommée internationale qui allait révolutionner la mode. Tiré de l’œuvre d’Edmonde Charles Roux, le film nous conte avec beaucoup de sensibilité, de tendresse et d’émotion le parcourt d’une jeune femme qu’un fichu caractère et une certaine rébellion va bousculer les codes vestimentaires par la libération du corps.
L’histoire débute avec l’abandon de deux sœurs toutes gamines, Gabrielle et Adrienne, dans un orphelinat par leur père qu’elles ne reverront jamais. En réalité sa tante, car c’est avec deux autres jeunes sœurs Berthe et Antoinette que Coco sera laissée. Par contre, c’est bien avec sa tante du même âge, et qui resteront inséparables, que débutera leur vie de jeunes femmes. Par la suite, avec le succès, s’adjoindra sa sœur Antoinette, pour les seconder.
Donc, après des années passées dans un institut religieux, où elles apprendront entre autres les rudiments de la couture, Gabrielle, dite Coco, en plus de son emploi de couturière, chante le soir dans une brasserie afin d’arrondir les fins de mois difficiles. Parmi la clientèle masculine, une histoire va la lier avec un riche propriétaire d’un haras qui va l’héberger un moment dans un château proche de Paris. Coco va se lier avec la classe parisienne riche et huppée, et tomber amoureuse d’un richissime anglais. Que de bonnes relations, qui vont être éblouis par ses manières de se parer, et commencer à passer commandes. La nouveauté et l'élégance vestimentaire qui se concilie à une liberté de ton, en se débarrassant des carcans étouffants de la mode d’alors, va très vite la faire connaitre de milieu. Grace à l’aide financière de son amant anglais dont elle est très éprise, mais qu’elle remboursera jusqu’au dernier centime, Coco Chanel va lancer sa propre maison de couture. Par son style, son audace et sa créativité, elle va bouleverser la mode, et très vite, avec un succès grandissant, faire appel à sa cousine Adrienne, et ce sont plus de 200 ouvrières qui travailleront pour elle, afin d’honorer une clientèle avide et exigeante.
J’ai beaucoup aimé le ton imprimé par cette réalisation sobre et efficace. La reconstitution de l’époque est joliment mis en valeur, dans cette période de début du vingtième siècle d’avant la première grande guerre. Un peu soft dans l’esprit, quand à la femme entretenue, quant à celle qui deviendra proche des nazis, car uniquement centré sur la grande aventure de sa jeunesse et ses début dans le métier. La mise en scène est parfois un peu trop lascive mais sans doute est-ce le reflet d’un milieu, d’une époque et de la maturation d’un projet qui va propulser une très grande créatrice. Dommage que ne soit pas donné les explications sur ce qui fera le style de ses créations, souvent en références à son orphelinat., comme ces carreaux blanc et noir, tissu Chanel issu du dallage de son orphelinat, devenant sa marque et sa renommée mondiale.
J’aime beaucoup Audrey Tautou (L’écume des jours) joue sur de nombreuses nuances d’expressions et de mimiques que nous lui connaissons bien et qui font mouche à chaque fois. Benoît Poelvoorde (Le grand méchant loup) est très émouvant sous ses airs bourrus, quand Alessandro Nivola (Ginger & Rosa) légèrement faussait est moins convaincant, alors que la belle Marie Gillain (Landes) est marquante, tout comme Emmanuelle Devos (La vie domestique) toujours ébouriffante.