Guillaume Gallienne, s’était déjà inspiré de son propre et douloureux vécu dans son spectacle sur scène, avant de le traduire en film, devant et derrière la caméra. Une excellente première réalisation, tant en qualité d’acteur, ce qui n’est pas nouveau pour un sociétaire de la Comédie Française, mais surtout en réalisateur. Souvent, le passage est malaisé, voir raté de la scène à l’écran, qui est ici rendu avec particulièrement de réussite, garce à un savant mélange entre le théâtre et le cinéma. En effet, la trame commence dans la loge, puis sur scène avant de dériver vers le film.
C’était d’autant plus une bonne surprise pour moi, que comme d’habitude je ne me suis pas renseigner sur ce que j’allais voir. Guillaume donc, nous conte son éducation bien particulière, où dès son enfance, toute sa famille la considéré comme une fille, et au-delà, comme un gay. Sentiment bien ancré dans l’esprit de chacun, qu’au point que Guillaume lui-même pour plaire à sa mère, prendra toutes les mimiques et manières de fille, qui bien sûr auront des répercutions auprès de tout ceux qui l’approcheront dans sa vie. Parents et amis, élèves et professeurs, garçons et filles, hétéros et homos… entre indifférence et intolérance, entre sous-entendus et railleries.
Lentement mais sûrement, entre éclats de rire et émotion, nous suivons les circonvolutions avec force consternation face aux interrogations d’une extrême naïveté de ce garçon vivant dans un monde à part. Beaucoup d’humour donc, quand c’est souvent triste pour une fin assez étonnante et forcément inattendue. C’est excellemment bien raconté, magnifiquement mis en scène et superbement interprété. J’ai beaucoup aimé l’ambiance et la narration. Je suis un peu dubitatif quant, dans sa période de doute, il s’essaie avec un homme pour être sûr de son orientation sexuelle.
Guillaume Gallienne (Astérix et Obélix) est excellentissime, mais est-ce pour le coup du talent que de jouer son propre rôle ? Ensuite, écrasé par le talent et principal rôle, les autres ont à trouver leur marque et s’imposer. C’est heureusement le cas d’André Marcon (La grande boucle) superbe et de la magnifique Françoise Fabian (Le prénom) terriblement glaciale. Nanou Garcia (Le nom des gens) et Karina Marimon, ma belle Diane Kruger (Troie) mortellement drôle, ou Brigitte Catillon (Amour et turbulences) et Hassan Koubba (L’enfance du mal). Reda Kateb (Gare du Nord), Götz Otto (Cloud Atlas), et bien sûr la jolie Clémence Thioly.