Film terriblement long et confus, très chiant et détestable, qui m’a mis mal à l’aise tout du long. Sur le thème de la culpabilité, avec tout ce que le ressenti peut avoir de traumatisant et de révoltant quant à la capacité de faire avec, cette trame se perd vers de nombreuses pistes souvent ambigües et sans corrélations évidentes.
Parce qu’une ado se sent responsable de la mort accidentelle d’une femme -et elle l’est- tente de soulager sa conscience en faisant porter le chapeau au conducteur de bus qu’elle avait distrait à propos d’un chapeau de cowboy… et dont on se demande comment cela ne se retourne pas aussi contre elle. J’ignore quelle morale Kenneth Lonergan cherchait à nous transmettre en réalisant ce film, ni même donc, qu’elle est la porté recherchée avec cette histoire d’avortement que la jeune fille révèle à son professeur, ou de ces débats violents entre juifs et musulmans, pas plus que les représentations théâtrale de la mère et son histoire insipide avec un latino, passablement abruti face au mépris dont il est l’objet. La judéité revient d’ailleurs très souvent jusqu’à l’obsession sans qu’on en comprenne les enjeux et messages dans un embrouillamini nauséeux qui prête à confusion dans ce magma bavard et hystérique, quand bien même le film a été réalisé quatre ans après le 11 septembre. C’est à ce point que je me suis demandé s’il n’y avait pas une certaine forme de fond d’antisémitisme dans cette histoire, ou est-ce qu’au contraire le discours serait tellement faussé qu’il en reviendrait à le créer ? Je pense à ces discours primaires et alambiqués qui d’ailleurs n’ont aucun intérêt dans l’histoire, à ces insistances lourdes de ne voir dans les arabes que des terroristes en puissance, dans les chrétiens que des nazis, et j’en passe tous autant manichéens… Enfin, cette insistance à soutirer de l’argent sans le moindre scrupule dans le conflit avec la compagnie de bus, nous assomment de procédures entre avocaillons.
Tout ça baigne dans une atmosphère délétère malsaine qui donne juste la nausée. Je n’ai donc pas aimé ce film, à la mise en scène brouillonne, ou l’hystérie de chacun, les débats et malhonnêtetés de la jeune femme, mettent mal à l’aise. Personne n’en ressort sympathique ni grandi. Et pire que tout ce lourd pathos final épouvantablement ridicule des embrassades mère/fille à l’opéra.
J’aime pourtant beaucoup Anna Paquin (Irena Sendler) qui au demeurant est excellente, trop peut-être, rendant son personnage atrocement pénible. J. Smith-Cameron (Dos au mur) femme du réalisateur, est assez en dessous de son rôle, quand je ne comprends pas ce que Jean Reno (Les seigneurs) fait là. Jeannie Berlin est tout ce qu’il y a de plus pénible à suivre, presqu’une caricature. Ensuite, les Sarah Steele (Spanglish) et Matthew Broderick (Le casse de Central Park), Kieran Culkin (My movie project) et Matt Damon (Elysium) ridicule, Mark Ruffalo (Insaisissables) pas si mal, et la belle Rosemarie DeWitt (Promised land) font de leur mieux. Juste en apparition rapide, Krysten Ritter (Vamps) et Olivia Thirlby (The darkest hour), quand Hina Abdullah tenant des discours débiles est convaincante.