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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 10:55

Avant de voir le film animé Metropolis de Rintarō que j’ai reçu au Noël précédent, je me devais je pense, de voir celui de Fritz Lang. Réalisé en 1926, ce film de science fiction est d’une extrême modernité auquel je ne m’attendais pas. En fait, je ne l’avais jamais vu, à part des extraits et des images, ayant raté avec regret l’expo qui lui avait été consacré. Considéré comme le chef d’œuvre du cinéma mondial, j’approuve totalement. Film muet, dont rarement film aura été charcuté par de stupides bouchers financiers, le parcours chaotique a bien failli faire disparaitre les bobines pour toujours. Film magnifique tant sur le plan scénaristique, que dans sa réalisation et la vision d’un monde de l’an 2026. Le message de cette histoire pourrait être en filigrane assez trouble. Ecrit par la femme du réalisateur, Thea von Harbou, proche des nazis, elle influença le scénario en l'orientant davantage vers l’idéologie de collaboration de classes de nature fasciste, plutôt que vers une vision marxiste de lutte des classes. D’ailleurs, Goebbels tenta par la suite d’en faire une récupération politique. Nombre de grands critiques ont déjà écrit avec beaucoup plus d’intelligence sur ce film. Aussi mon ressenti n’en est que plus modestement humble.

L’histoire est donc désormais connue. Dans une société futuriste, dominé par une tour gigantesque, celle de Babel, la classe ouvrière et indigente vit et travail dans les sous-sols sans jamais voir le jour, quand la classe riche et dominante, vit au grand jour dans des grattes ciels. Le fils du dirigeant, découvre par hasard le monde d’en dessous et prend conscience de l’injustice et tombe amoureux d’une jeune femme, véritable apôtre de la révolte et le désigne comme le messie qui sauvera les pauvres. Ajouter à cela un savant fou qui créé un robot à ‘limage de cette jeune femme afin de détruire la cité…

Dualité manichéenne qui va voir s’affronter telle un résumé des révolutions, des luttes de classes dans un microcosme à l’actualité de l’époque, qui n’en reste pas moins encore celle d’aujourd’hui…

Cet œuvre magnifique, noir et blanc et muet, est d’une extrême vivacité dans les gestes, les regards et les mouvements de masses. Pour ce film titanesque, qui aura coûté une fortune en production, avec la construction de décors et costumes, et l’utilisation de 36 500 acteurs. Une recherche moderne dans la vision de quasi notre époque, avec l'architecture, la mode, les autoroutes aériens, les avions entre grattes ciel, et j’en passe.

Un film magnifique donc, qui m’a beaucoup touché et émut, par la mise en scène, souvent proche d’un ballet avec les vas et viens du peuple, et des danses quasi tribales des protagonistes.

Un casting à la hauteur du défit cinématographique, mais aussi des tendances politiques d’une époque trouble. Pour son premier rôle, Brigitte Helm explosait de talent, de force et d’émotion. Loin d’être nazi, la belle épousa en seconde noce un israélite, ce qui ne du pas plaire aux nazis. Alfred Abel est excellent. Très grande vedette, avec plus de 140 films, sa carrière a été arrêtée par le régime nazi en 1935 pour n’avoir pas réussit à remettre les documents d'ascendance (Ariernachweis) afin de prouver que son père n'était pas d'origine juive. Quand à l’excellent Gustav Fröhlich, plus proche du nazisme, il giflera son ami Joseph Goebbels, pour avoir été l’amant de sa femme Lida Baarova. Enfin, Rudolf Klein-Rogge est magnifique de folie.

4 étoiles

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