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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 10:02

Etonnant film, qu'il est sympa de découvrir sur grand écran, qui d’émouvant passe avec beaucoup d’humour dans un thème fantastique amoureux sur un sujet plus politique sans que l’on ne s’y attende. Et pour cause. En fait, la réalisation de Michael Powell (49ème parallèle, Le voleur de Bagdad) et Emeric Pressburger, est un film de propagande commandé par le gouvernement britannique afin d'apaiser les querelles entre anglais et américains juste après la fin de seconde guerre mondiale. Il faut savoir que la concentration de centaine de milliers de soldats américains sur le sol britannique n’a pas été sans problème. Nombre d’exactions, de viols et meurtres de jeunes anglaises, ont dressés des barrières de haine entre alliés, attisées par les rancœurs historiques et culturelles. Les discours n’étaient pas franchement politiquement corrects avec le sentiment de supériorité des américains qui se sentaient en terre conquise.

L’histoire commence donc avec une magnifique vision de l’univers pour nous amener à notre microscopique petite planète où se déroule une guerre extrêmement meurtrière. Un jeune pilote anglais et une jeune radio américaine tombent amoureux par la voix durant les quelques minutes d’entretien avant que celui-ci ne se jette dans le vide, préférant mourir écrasé que brulé avec son avion en flamme, n’ayant plus de parachute. Par cet amour naissant, spontané et puissant, un « bug » au paradis va créer un précédent inattendu. Le jeune Peter se doit de quitter la Terre et la vie et donc June son amour merveilleux qu’il a commencé durant son sursit. S’ouvre alors un procès en très haut lieu avec un jury composé d’un côté de représentants anglais et toutes ses composantes coloniales, et les américains et leur courte histoire, avec l’emblématique querelle de la révolte des colons ayant fait scission et la création des Etats Unis d’Amérique…

La réalisation est très belle, en technicolor pour la vie sur Terre et un triste noir et blanc en paradis –qui ne donne pas envie d’y aller- avec une mise en scène émouvante et drôle, mais ça s’arrête assez vite en intérêt. Le procès est très long et désuet, que seul sans doute les intéressés trouveront de l’amusement. Je me suis passablement ennuyé dans ces querelles qui ne pouvaient pas masquer la dure réalité de l’occupation américaine et de leurs comportements désastreux, surtout en tant qu’amis. Du coup, ce film de bonne facture visuelle, n’a de passionnant que cette romance hélas en second plan, symbolisant le rapprochement entre les deux peuples.

C’est heureusement excellemment bien joué par un David Niven (The moon is blue) drôle et sensible, et la jolie Kim Hunter, qui dégage une très grande sensibilité émouvante. Elle fut victime du maccarthysme, et mise sur liste noire, suite à la délation volontaire d’Elia Kazan. Elle jouera masquée le rôle du singe Zira dans la franchise de la planète des singes. Marius Goring, bien qu’anglais ayant fait des études en France, est génial et quasi sans accent. Raymond Massey (Dallas ville frontière), comme Roger Livesey, est parfait. A noter le court passage de Richard Attenborough (Grey Olw, Chaplin) quand Lois Maxwell faisait ses premières armes au cinéma, et sera surtout connue pour sa participation dans les quatorze premiers films des James Bond.

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