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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 11:34

Voilà un bien beau pays, où il ne fait pas bon aller vivre, ni de visiter. Adapté du livre de Caryl Ferey par Jérôme Salle (Largo Winch II), la réalisation est particulièrement soignée, avec une bonne dose d’angoisse et de violence. La trame sur une enquête glauque menée tambour battant, se suit avec intérêt, même si l’on n’en attend pas grand-chose, tant c’est assez convenu et classique.

Si j’ai bien aimé, malgré le stéréotypé des personnages aux profils très clichés, tels tous ces flics plus ou moins dégénérés, selon des traumatismes, et par des passés violents. Les femmes sont un peu trop à sens unique, entre nymphomanes, droguées ou mégères surexcitées, plus souvent confinées à la potiche de service. Les hommes n’en sortent pas mieux non plus. Nous baignons dans une sordide morosité, qui n’est pas non plus dénué d’intérêt pour cette histoire.

Mais je peux regretter la tournure de la trame. Au départ, il semble que soit soulevé le traumatisme post apartheid, après plus quarante ans d’un régime qui a laissé durablement ses marques sur la population noire comme blanche. Le président Nelson Mandela, tout juste décédé, avait mis en place une commission vérité et réconciliation. Celle-ci avait permis d’éviter des bains de sang et le chaos du pays, mais laissé les victimes amères. Pas de vengeance avec une justice limitée pour le bien de la Nation, unie entre tous les composantes ethniques par le pardon. Le film se base sur différents sujets historiquement vrais. Ainsi, le Projet Coast a existé. Le gouvernement de l'apartheid avait conçu un programme de recherches sur des poisons ne s'attaquant qu'à la population noire, dirigé par Wouter Basson -acquitté et amnistié. Je m’attendais donc logiquement, à partir d’une enquête sur le meurtre d’une jeune blanche, des disparitions d’enfants, et une drogue meurtrière, à une histoire sur le racisme et le lourd passé afrikaner. Finalement, on s’oriente vers une histoire à la The constant gardener, avec un dénouement classique et pas spécialement spectaculaire sur un final assez pathos.

Sympa dans l’ensemble, de très belle qualité image et mise en scène, sur une ambiance lourde et pesante où plane en permanence une angoisse, qui en définitive débouche sur un classique du genre. De la vie sud africaine entre les différentes composantes face à l’histoire, on n’en perçoit que peu de choses.

Le casting à le mérite de nous présenter principalement des interprètes locaux, sauf les deux principaux rôles. Orlando Bloom (Troie) a beaucoup mûri dans son physique, et son jeu s’affirme nettement avec conviction. Forest Whitaker (Le majordome) est excellenticime, de même que Conrad Kemp. Les très belles Inge Beckmann et Tinarie van Wyk-Loots sont très convaincantes. Reghart van den Bergh est affreusement percutant, quand Randal Majiet est à faire peur. Patrick Lyster (Blue crush 2) et Sven Ruygrok sont parfaits. Il faut avouer que le réalisateur s’est entouré d’actrices talentueuses mais surtout canons hélas confinées dans des rôles trop limités. Ainsi Tanya van Graan et Natasha Loring, ou Joëlle Kayembe et Chuma Sopotela, comme Roxanne Prentice et la malheureuse Kelsey Egan au rôle macabre. Ensuite, les Danny Keogh et Christian Bennett sont très efficaces en monstres. Iman Isaacs, et surtout Nomhle Nkoyeni sont excellentes.

3 étoiles

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