Avec son premier film, Albert Dupontel (9 mois ferme) frappait déjà très fort, tant en humour amer, qu’en poésie morose et finalement triste au grand cœur, que l’on retrouvera quasiment dans tous ces films avec un certain délice coupable de folie contagieuse.
Un orphelin décide de quitter enfin à trente ans son lieu de vie et d’accueil afin de retrouver trace de ses parents et comprendre son abandon. Une recherche qui va le mener dans une banlieue pourave et faire des rencontres le plus souvent glauques et des découvertes qu’il aurait mieux value ne pas connaître. Cependant, très vite tout va se barrer à vaux l’eau tant il est instable, tant les gens qu’il va rencontrer sont tous avec des secrets inavouables et son manque d’amour est à risque. Il n’est pas toujours bon de remonter le passer à la surface.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce conte zarbi qui m’a fait mourir de rire souvent, angoissé parfois, et attristé bien sûr. La réalisation est terrible, froide et imparable mais surtout inéluctable quand à une fin que l’on pressent très vite, au regard des constants dérapages de part et d’autre. Il faut dire que d’entrée de jeu, règne une ambiance, une atmosphère délétère qui plane dans l’air, dans les images et surtout les regards dont on devine des dangers sans jamais savoir d’où ils vont venir ni pourquoi. Cette quête diabolique confinée dans une oppression permanente qui ne trouve d’exutoire que dans une fin telle proposée.
Albert Dupontel (Le grand soir) est totalement habité par la folie désespérante de son personnage qui donne le frisson. Le regretté Roland Blanche, était excellent comme toujours, de même que Roland Bertin (Bienvenue parmi nous) et la terrible Hélène Vincent (Quelques heures de printemps) comme l’excellente Catherine Samie, ou encore la jolie Claude Perron (Et soudain, tout le monde me manque) qui pour sa première apparition faisait forte impression, quand Nicolas Marié (9 mois ferme) déjà impayable. Amusant de retrouver Eric Elmosnino (Le cœur des hommes 3) jeunot.