En 1973 David Miller, soit dix ans après le terrible assassinat du Président John F. Kennedy réalisait le tout premier film mettant en scène le meurtre, et remettait en cause les conclusions de la Commission Warren. Le script avait été écrit par Dalton Trumbo (Johnny s'en va-t-en guerre), Donald Freed et Mark Lane qui se sont énormément documenté sur ce dossier brûlant. Le choc a été assez brutal, soulevant indignations et controverse de par sa pertinence au point que la censure a frappé très vite et fait retirer le film des salles au bout de deux semaines, qui ne sera levée vingt ans plus tard.
Si le film est un peu trop long dans ses débats et préparatifs, il a le mérite d’une extrême importance, de démontrer qu’un seul quidam n’aurait jamais pu assassiner JFK dans les conditions de la version officielle. Seul un groupe de trois tireurs professionnels, extrêmement bien préparés, positionnés en trois endroits différents pouvaient faire mouchent avec autant de précision. Pour ça, la réalisation est d’une froide démonstration, logique et imparable. De même l’implication avec autant d’éléments à charges qui se concentrent sur Lee Harvey Oswald, est bien démontrée comme étant trop gros pour être vrai. De même l’implication évidente de commanditaires du complexe militaro-industrielle, entre autres, qui ne voulaient pas voir la fin de la guerre du Viêt-Nam et tous les contrats d’armement juteux leur échapper. Oliver Stone avait pu développer tous ces points avec encore plus de pertinence dans son JFK.
Reste que beaucoup trop d’hypothèses ou affirmations m’ont paru des élucubrations fantaisistes, car basées eux sur aucun faits ni logiques crédibles. C’est le cas avec ces fameux dix huit témoins « assassinés » qui a du bien faire rire les assassins. Cela tombe dans la paranoïa aigue. En effet, ce jour là, ils étaient des centaines de milliers à regarder et filmer l’impensable. C’était le but des tueurs. Montrer au monde que quiconque se mettait en travers des exigences industrielles ou des mafieux, de quoi ils sont capables et que tout autre candidat à la Présidence s’expose. Donc non, personne n’a été assassiné pour avoir été présent ce jour là, quand bien même ils auraient pu voir un petit quelque chose des tueurs. Ils sont les faits terribles de la dure violence quotidienne. Du coup, l'étude de l'actuaire qui voudrait y voir d'une chance sur cent millions de milliards la disparition de cause naturelle de nombreux témoins oculaires de l'assassinat a été rendue caduque par une autre étude en 1978.
On peut penser logiquement, que si des complicités évidentes au sein de la CIA, le très gros complot d’après le meurtre à du être celui de camoufler les incompétences de tout ceux chargés de la protection du chef de l’Etat le plus puissant du monde. Quand aux vrais tueurs et commanditaires, le saurons-nous jamais ? Quelques pistes ont été lancées, notamment par William Reymond dans son enquête JFK, le dernier témoin.
Par la suite, trois autres films seront réalisés sur le sujet avec l’idée du complot. Flashpoint par William Tannen en 1984, JFK d’Oliver Stone en 1991, et sous forme de faux documentaire Entretien avec l'assassin par Neil Burger en 2002.
Hélas, le dvd introuvable en France, seulement via directement des States, les bonus ne sont pas sous titrés français et mon english moins que scolaire...
Le casting était prestigieux avec Burt Lancaster (Violence et passion) Robert Ryan, Will Geer, Gilbert Green et John Anderson, Paul Carr, Colby Chester, Ed Lauter et Walter Brooke, John Brascia et encore Richard Bull.