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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 08:54

Pour son dernier film avant sa retraire définitive, Hayao Miyazaki nous fait ses adieux d’une étrange manière qui je dois le confesser ma laissé plus que perplexe et malaisé, tant son histoire est des plus réacs. Certes, c’est de toute beauté mais il ne restera pas comme son chef d’œuvre, ni pour les enfants.

En fait, tout est très beau dans ce film. L’animation est somptueuse, dans tous les détails où tout est en mouvement. Magnifique sa palette de couleurs, riche et variée. Superbe ses cadrages sur les paysages, la ville en flamme, les vues aériennes. Techniquement et graphiquement, c’est le plus accompli de ce qui peut ce faire en la matière. Et puis, il y a les histoires qui se croisent, s’éloignent et se percutent. Hayao a toujours été fan d’aviation, ayant déjà réalisé de nombreux dessins pour des magazines spécialisés. Aussi, il réalise ici un vieux rêve, sur la vie d’un avionneur japonais, créateur du fameux chasseur Zero, qui fut la terreur des airs durant la seconde guerre mondiale, Pearl Harbor s’en souvient encore. Et c’est là où j’ai eu du mal à m’immerger dans cette trame. Depuis gamin, Jirō Horikoshi rêve d’avion et décide d’y consacrer sa vie. Devenu jeune ingénieur surdoué, il fait ses premières armes dans le métier de ses rêves. Nous sommes en pleine crise économique des années trente, et écologique avec le tremblement de terre qui dévaste Tokyo suivi d’un incendie gigantesque. C’est aussi une période d’épidémie de tuberculose qui fait des ravages. On le suit dans ses déplacements dans l’Allemagne nazi chez un constructeur d’avions de guerre qui sèmeront la terreur et la mort avec les bombardiers Junker et les trop célèbres Stukas.

Et puis il y a cette étrange histoire d’amour avec une toute jeune fille dont la passion de son amant fera l’impasse égoïste sur sa santé fragile qui, au lieu de la laissé se faire soigner en sanatorium, la garde à sa disposition comme un pot fleur qui flétri et meurt.

Je suis étonné du choix de Miyazaki avec ces hommes comme ce Giovanni Caproni, fasciste italien, d’Hugo Junkers même s’il fut dépossédé de son entreprise par les nazis, et avec ce Jirō Horikoshi, qui à eux trois auront œuvrés à la construction d’engins de mort sans le moindre scrupule, se réfugiant derrière l’argument « nous construisons des avions, ils en font des armes de guerre ». Belle hypocrisie quant ils ont créé des engins de guerre dès le premier trait de crayon. N’était-il pas possible de nous faire découvrir un concepteur qui ne soit pas le héro d’un Japon nationaliste d’extrême droite, responsable des génocides et de millions de morts ? Car il ne fait jamais mention de pacifisme ou d'une condamnation de la guerre et des militaires. Il y a bien cette étrange histoire d’opposant allemand qui se réfugie étonnement dans le Japon allié d’Hitler, et dont on ne sait ce qu’il fait vraiment là. C'est d’autant plus étonnant qu’il nous avait régalés avec son magnifique Porco Rosso.

Peu d’émotion donc, tant le personnage principal est détestable, froid et égoïste, péniblement longues les scènes de création, de conception, de construction d’avion entre l’arrête de poisson et les rivets sans tête. Seul les moments de flirts sont magnifiques, mais désagréables les comportements merdiques de Jirō. Très beau le poéme de Paul Valery « Le jour se lève, il faut tenter de vivre ».

Je suis donc surpris de ce dernier message d’adieu à ses fans, qui me laisse dubitatif et très déçu, avec un arrière gout amer. Je préfère aller me ressourcer dans ses autres films.

Les seiyū Hideaki Anno, Miori Takimoto, Hidetoshi Nishijima (Memories corner) et Masahiko Nishimura, Morio Kazama, Keiko Takeshita (La colline aux coquelicots) et encore la belle Mirai Shida (Arrietty le petit monde des chapardeurs), Jun Kunimura (Tel père, tel fils), Shinobu Ôtake (Arrietty), Mansai Nomura (Ran).

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commentaires

G
Pauvre petit gaucho bien-pensant, ce film a du te chambouler !
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