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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 11:17

Je pense qu’il va falloir attendre de voir la deuxième partie pour juger de l’ensemble de ce nouveau Lars von Trier (Melancholia, Antichrist). En effet, tel que ce premier opus nous est conté, je n’en retire pas grand-chose entre quelques scènes pornos plutôt tristes, des nus intégraux qui n’apportent rien, pour nous raconter la vie d’une nymphomane au travers de la narration en flashbacks faite de souffrance que de plaisir.

Le début est assez confus avec un grand noir, quelques sons avant de découvrir une femme qui a été visiblement agressée. Recueillie par un vieil homme, elle lui conte son « péché » de luxure. Nous remontons le cours de sa vie, et la découverte du plaisir à quatre ans, son dépucelage à quinze et ses nombreuses conquêtes… Lars nous dévoile la vie d’une femme que son addiction sexuelle a de plus profondément triste et glauque. Jusqu’à la fin de cette partie, il n’y a rien de bien transcendant, ni en passion, ni en émotion. C’est extrêmement long, lent, souvent voyeur et d’une crudité qui quelque part affiche la douleur morose de cette maladie selon le point de vu du réalisateur. Pour autant, était-il à ce point utile de dessaper cette jeune actrice pour un script assez faiblard ? Etait-il si nécessaire d’en arriver à de telles extrémités, dont je sens que la deuxième partie nous en réserve encore plus. Encore une fois, je ne m’offusque pas devant un vrai porno, mais il est à remarquer que depuis quelques temps, les réalisateurs insèrent de plus en plus de pornographie dans des films classiques, comme dans La vie d'Adèle, L’inconnu du lac, ou en sont très limite avec souvent de très jeunes actrices comme dans Jeune & jolie, sans qu’à chaque fois cela ne se justifie pas vraiment et n’apporte surtout rien à l’histoire, que du voyeurisme qui me met mal à l’aise et complice d’une dérive qui quelque part me choque quand aux messages vis-à-vis de la femme. Loin de vouloir faire mon coincé ou de la pudibonderie déplacée, moins encore d’hypocrisie, surtout quand on nous parle de faux vagin et de doublure porno. Il n’en reste pas moins vrai qu’elles se mettent nue intégrale dans des poses suggestives, quand jamais les hommes n’en fasse autant, vous le remarquerez en passant.

Donc, j’ignore où ce film veut en venir, mais je sens peser une certaine morale lourde de sens sur le plaisir sexuel de la femme. La scène avec la mère de famille et les enfants est absolument abject de ridicule, comme celle de la mort du père d’un pathos lourdingue et d’une crudité sale. Toujours est il qu'à ce stade, Lars ne me convainc pas, ni par sa trame, ni par sa réalisation aux images et cadrages pas spécialement géniaux aux dialogues assez nuls, et à la mise en scène confuse, longue et pénible. Ce thème avait été plus heureusement développé dans Journal intime d’un nymphomane sur le même thème.

Pour ses débuts dans le métier, la bien jolie Stacy Martin, se donne à corps perdu. Elle joue avec conviction, en espérant que ce rôle ne la brule pas comme tant d’autres avant elle. Charlotte Gainsbourg (Do not disturb) est toujours aussi présente face à Stellan Skarsgård, avec autant de conviction. Shia LaBeouf (Des hommes sans loi) est excellent quand Christian Slater (Du plomb dans la tête) en fait trop, de même qu’Uma Thurman (Bel ami) juste atroce d’excès. Les jolies Sophie Kennedy Clark (Dark shadows) et Connie Nielsen (Gladiator) s’en sortent très bien, ainsi que les gamines Maja Arsovic et Ananya Berg.

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