Petit film de qualité téléfilm bas de gamme de James Ponsoldt, sur une historiette tirée poussivement d’un roman pour la jeunesse de Tim Tharp. Le thème en est l’alcoolisme chez les mineurs, qui eut eu un intérêt pédagogique s’il ne s’était noyé dans un pathos anesthésiant.
Donc Sutter, un lycéen de dix huit ans, se fait larguer par sa petite amie Cassidy –à ce stade, et jamais dans l’histoire d’ailleurs il n’est dit que c’est à cause de son addiction même si on peut le supposer- et décide de draguer Aimee une camarade douce, timide et effacée pour tenter de rendre jalouse son ex qui n’en n’a rien à battre. Nous voilà donc embarqué dans une insipide histoire d’amour mal partagé, de boisson régulière et irrépressible, et de relations familiales difficiles. Laid comme un pou, il n’est pas non plus très sympathique et jamais n’éveille le moindre sentiment de compassion, moins encore pour son alcoolisme. D’autre part, le message est trop facile de tenter de nous apitoyer sur son sort avec le genre de discours subliminale qui tentent d’excuser l’alcoolisme en rendant responsable la terre entière pour justifier cette addiction. Ho le pauvre, c’est parce que son papa a abandonné son petit, et la vilaine maman qui l’empêche de prendre contact avec lui, qui font qu’il boit. Au lieu de reconnaitre que c’est une maladie, et dire que ça se traite et se soigne, et que les causes viennent ailleurs. Sinon, on excuse qu’ils tuent sur la route, qu’ils battent leur femme… « Ce n’est pas de leur faute, c’est l’alcool ».
Avec tout ça, la réalisation est des plus mièvres, alambiquée et ennuyeuse au possible. Jamais à aucun moment ne passe la moindre émotion, nous laissant amorphe face à autant de pathos sur un rythme et une mise en scène maladroite. Si ce n’était aussi simplissime on pourrait malgré tout se perdre tant ça arrive à être confus. Je n’ai donc pas aimé le traitement, même s’il y a de positif dans les relations amoureuses compliquées. Je doute cependant que le réveil final soit aussi facile.
Miles Teller (Projet X) ne joue pas spécialement bien, n’évoquant rien et me faisant penser au jeu de Robert Pattison. D’autant plus flagrant que Shailene Woodley (The descendants) joue avec beaucoup de naturel et d’émotion, ce qui est une prouesse face à lui. La jolie Brie Larson (21 Jump Street) n’est pas transcendante dans le peu qu’elle apparait, alors que Mary Elizabeth Winstead (Dans la tête de Charles Swan III) s’en sort pas mal. Kaitlyn Dever (Bad teacher) et Kyle Chandler (Argo) font ce qu’ils peuvent, de même Bob Odenkirk (Une soirée d'enfer) et Jennifer Jason Leigh (Margot va au mariage) très moyenne.