Sympathique petite comédie romantique de Richard Quine, qui avec le style caractéristique des années soixante, abordait le genre avec une grande touche d’originalité et plutôt osé pour l’époque, et pour cause !
A l’origine, il y a le livre Sex and the single girl de l’écrivaine Helen Gurley Brown qui a défrayé la chronique en provoquant bien des polémiques avec ses idées chocs qui ont outrées la bonne morale machiste et paternaliste, en précurseurs -j'inventerai précurseuse- du féminisme. En effet, en treize points, la future rédactrice en chef de Metropolitan, faisait l’apologie de l’indépendance financière et sexuelle de la femme, loin du profil de celle au foyer, mariée et mère d’enfants vivant aux subsides du mari. La série Sex and the city et reprendra le flambeau.
Le film fait un savant mélange entre l’écrivaine dont la sortie de son livre véritable best seller, et un rédacteur d’un journal proche du torchon à calomnies chargé de rédiger un article incendiaire le plus horrible possible contre elle sous une forme comique, qui met en exergue les idées féministes face à l’archaïsme machiste, dont le journaliste tentera par tous les moyens de ridiculiser. La réalisation est d’autant plus drôle cinquante ans plus tard de part le décalage qui en résulte depuis l’évolution des
moeurs, mais toujours autant d’actualité avec certaines mentalités qui reviennent sur la libération de la femme. La réalisation a un petit côté désuet qui n’est pas désagréable, avec un humour ravageur, des discours contradictoires qui s’affrontent par gags interposés. Je regrette quelques longueurs comme ces vingt minutes de courses poursuites, comiques sans conteste mais trop étirées. Il est inouï de constater à quel point la société était rétrograde sur la position et le manque de considération des femmes dont Le sourire de Mona Lisa donnait un petit aperçu sur l’éducation des jeunes filles. Reste que je me suis beaucoup amusé à tout point de vue avec cet hommage pour l’auteure du livre et pour la libération de la femme en général.
Dieu que Natalie Wood était merveilleusement belle, pleine de charme, adorable et attachante, avec un talent exceptionnelle. Tony Curtis (La chaine) est excellentissimement drôle, de meme que l’excellente Lauren Bacall et le non moins génial Henry Fonda. Il en est de même de Mel Ferrer et Edward Everett Horton, Fran Jeffries et Otto Kruger, Howard St. John et la très belle Leslie Parrish ou Larry Storch sont très marquants.