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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 07:39

Pourtant inspiré d’une histoire véridique et terrible, on peut regretter de la part de Steve McQueen (Shame) sa spikeleesation un peu trop manichéennement lourdingue.

Le mérite de ce film, est de montrer que l’esclavagisme n’était pas du fait seulement du Sud, mais que le Nord était aussi partie prenante dans ces affaires juteuses et une plaque tournante, Washington notamment de l’esclavage, et qu’il ne fut pas l’argument premier lors de la guerre civile. Mais aussi les conditions inhumaines d'une telle pratique, qui hélas perdure encore de nos jours dans certains pays. A partir du drame vécu par Solomon Northup, un afroméricain libre, qui fut enlevé et vendu en esclavage, comme ce fut courant, nous plongeons dans le quotidien des esclaves en ces années 1840, dans un système bien rodé. La forte expansion économique du coton, demandant beaucoup de main d’œuvre, c’est tout naturellement vers les noirs que se dirigent le centre d’intérêt, venus d’Afrique ou enlevés des Etats du Nord, sans que cela n’émeuvent outre mesure. C’est ainsi que Solomon va se retrouver douze ans durant passer de maître en maître, subir travaux et violences, sans jamais cependant perdre confiance et foi à la liberté.

La réalisation est très efficace, sur une mise en scène vive et souvent impressionnante, aux images léchées mais le ton est d’une terrible dualité manichéenne qui frise un autre racisme sans plus de nuance envers les blancs qui met mal à l’aise et quelque part décrédibilise d’autant la portée du témoignage. C’était déjà le cas avec Case départ que j’avais aimé, mais qui donnait plus de raison de haine que de dénonciation d’une pratique dans une époque révolue. Certaines scènes sont ainsi trop longuement éternisées, comme la pendaison, qui donne une durée excessive dans le ton général. Ainsi, si indéniablement on est bouleversé par cette histoire et celle de toutes les victimes, il est regrettable de ne pas savoir faire un film historique avec une vision plus déontologique que spectaculaire.

Le casting nous offre de belles surprises et découvertes de talents. Ainsi Chiwetel Ejiofor (Salt) est parfait dans un rôle de composition, face à Michael Fassbender (Cartel) que j’ai trouvé très bien, de même que Benedict Cumberbatch (Star Trek into darkness) et Paul Dano (Prisoners) diabolique. Mais les Garret Dillahunt (Looper) et Paul Giamatti (Parkland), Scoot McNairy (Promised land) et la jolie Lupita Nyong'o très émouvante et marquante, ou encore Adepero Oduye, Sarah Paulson (Mud) et Brad Pitt (World war Z) sont tous dans la veine de l’histoire.

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