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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 15:46

Excellente comédie de Frank Capra qui est l’adaptation d’une pièce de théâtre complètement loufoque qui connu un très grand succès, écrite en 1941 par Joseph Kesselring, inspiré de l’affaire Vera Renczi, une belle aristocrate serial killer roumaine des années vingt, qui avait tué 35 personnes (2 maris, 29 amants…) à l’arsenic et qui les enterrait ensuite dans sa cave. Pourtant, à la base, l’histoire ne porte pas à rire sur un sujet aussi grave que l’eugénisme.

Deux petites mémés toute gentilles et accueillantes, assassinent leurs hôtes, sous le prétexte que pauvres et vieux, elles soulageraient leurs misères en leur rendant service.  A travers cette terrible histoire, c’est une dénonciation du nazisme qui sévissait alors en Europe, où Adolf Hitler perpétrait l’extermination massive de malades, handicapés, vieillards, personnes faibles, avant d’entreprendre celui des juifs et tziganes, des slaves et homos, des communistes en attendant le reste du monde. Kesselring tentait alors d’alerter les américains alors neutre, et de s’engager contre les nazis. Hélas, la pièce fit un bide retentissant, et c’est seulement en la réarrangeant en comédie burlesque que vint le succès considérable, puis son passage au grand écran sous la direction de Frank Capra, déjà engagé dans la propagande anti-nazie.

Et en effet, l’histoire telle quelle est racontée est dramatiquement comique, avec un jeune critique fraichement marié qui découvre que ses deux adorables vieilles tantes sont des meurtrières en série, de même que son frère à la tête de Frankenstein qui débarque à son tour avec son complice, un médecin allemand. Tout est suggéré en filigrane, où les rires cachent mal le malaise du sordide de la situation, dans laquelle notre héro se décarcasse pour éviter d’autres meurtres, en mettant sa propre vie en danger. Tous sont des symboles. J’ai par conséquent beaucoup aimé, beaucoup ri bien sûr tant les expressions, les mimiques et quiproquos drôles avec ce zeste d’horreur qui plane sans cesse en toutes circonstances.

Dans ce casting se retrouvent également certains interprètes de la pièce. Cary Grant (Seuls les anges ont des ailes) est excellent de fausse naïveté, face à la jolie Priscilla Lane, émouvante et adorable. Les tantines Josephine Hull et Jean Adair, sont horriblement géniales, face au superbe John Alexander. Raymond Massey (Dallas ville frontière) est diaboliquement effrayant, comme Peter Lorre est extraordinaire, de même que Jack Carson et Garry Owen.

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