Nous sommes loin de l’univers de Mary Shelley avec son roman de Frankenstein ou le Prométhée moderne, dont on a ici l’adaptation du comic book de Kevin Grevioux, auteur de la saga Underworld, qui s’en est évidemment inspiré, dont Stuart Beattie (Demain, quand la guerre a commencé) restitue gentiment une réalisation classique qui m’a fait penser un peu à The mortal instruments.
Sans être désagréable à suivre, je n’ai pas été très enthousiasmé par le mélange des aventures de Frankenstein dans un univers désormais largement parcouru, celui des anges du bien contre ceux du mal, qui se battent depuis la nuit des temps sans que le monde des humains n’en soit forcément au courant, même s’ils en sont les victimes principales. Donc, après deux siècles reclus, le monstre réapparait dans notre société moderne et se trouve l’objet de convoitise d’une dualité manichéenne pour faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre, le bien ou le mal, la vie ou la mort de l’humanité, sans qu’il ne s’en tire de morale particulièrement développée, si ce n’est celle basique et primaire.
Alors s’en suit une réalisation quasi nocturne, dans laquelle les bons quittent la Terre vers le Paradis dans une lumière bleue, quant les méchants explosent en fusion de lave et disparaissent vers les enfers souterrains. Les batailles dans les airs, car ce sont tous des anges, même les déchus, se combattent férocement à coup de sabres et de haches bénies pour les uns, maudites pour les autres. Une romance prend naissance entre le monstre et une humaine biologiste chargée à son insu de trouver le moyen de réveiller des morts à la méthode qui a servi à Frankenstein, dont les carnets de son créateur peuvent se révéler utiles.
Sans m’ennuyer vraiment, j’ai eu le sentiment d’avoir tellement vu cette histoire sans grande originalité, tant dans la trame que dans la réalisation ou les effets spéciaux, que j’ai piqué souvent du nez. Je devine aisément qu’une suite doit être prévue bien que tout à fait dispensable.
Aaron Eckhart (La chute de la Maison Blanche) est méconnaissable et amusant, quand Bill Nighy (Le dernier pub avant la fin du monde) est franchement comique. La belle Yvonne Strahovski (Killer elite) est efficace de même Miranda Otto. Suivent Jai Courtney (Jack Reacher) ainsi que dans la série Spartacus) et Aden Young (L'arbre), la belle Caitlin Stasey (Demain, quand la guerre a commencé) ou encore Kevin Grevioux, qui passent souvent de vie à trépas.