Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 11:35

Christophe Gans s’est donc attelé à l’adaptation du conte d'Apulée, Amour et Psyché, tiré de Les métamorphoses, inspiré semble t-il d'un original grec. Francesco Straparola en avait donné une version en 1550, avant qu’en France, Gabrielle-Suzanne de Villeneuve deux siècles plus tard ne le reprenne, que finalement Jeanne-Marie Leprince de Beaumont l’abrège dans son Magasin des enfants. C'est sur sa mouture que sont issues la plupart des adaptations.

Donc, ne pas s’attendre à de grands bouleversements comme l’avait fait Daniel Barnz avec Sortilège, pour rester dans le ton de Jean Cocteau mais avec des facéties amusantes. C’est ainsi la 13ème version au grand écran, quand une autre est en prévision, et sans compter les téléfilms, théâtres ou chorégraphies. C’est un thème universalisé. Sorte de conte de fée, où une famille bourgeoise se retrouve brutalement ruinée, quand par hasard le chef de famille, veuf avec six enfants, se retrouve prisonnier pour le vol d’une rose dans un étrange château, dans lequel vit une créature mi-homme mi-bête. Octroyant un sursis pour faire ses adieux à ses enfants, c’est sa fille cadette qui prend sa place, comme nous connaissons la légende, qui plait tant au plus grand nombre, dont les petits. Pourtant, cette étrange histoire n’est pas franchement sans arrières pensées pour le moins glauques. Si on prend la morale de cette histoire, particulièrement malaisée, avec le sacrifice de la jeune fille pour son père dont l’amour est limite incestueux, quand ce devrait à lui de se sacrifier pour ses enfants. Il y a là une idée de la fille soumise, de la femme rabaissée à l’autorité masculine, jetée en prostitution… Et puis cette sordide histoire d’« amour » entre la prisonnière et le geôlier, dans le plus parfait exemple du syndrome de Stockholm, qui plus est dans une zoophilie troublante qui complète ce tableau peu idyllique. Enfin, quelle belle récompense pour ce monstre qui après avoir trahi sa parole à sa femme et l’avoir tué à travers la biche dorée, voit sa rédemption par l’amour d’une belle jeune fille sans guère d’effort que de se faire aimé en bête…

C’est visuellement très beau, dans des décors et costumes magnifiques, sur une musique adaptée, avec une mise en scène classique et soignée. Je ne me suis pas ennuyé, en trouvant un peu niais mais surtout, l’interprétation est très inégale qui laisse des regrets. Désagréable aussi, cette pléthore de fils et filles à papa, frères et sœurs de… telle une dynastie héréditaire qui ne se jouent plus qu’entre eux, dont la grande majorité sont assez mauvais et devraient prendre des cours en conservatoire avec les roturiers.

Si Léa Seydoux (Mes copines), Vincent Cassel (Trance) et André Dussollier (Les reines du ring), jouent plutôt bien et avec conviction, de même Eduardo Noriega (Shérif Jackson) et Myriam Charleins, quand Audrey Lamy (Pauline détective) nous l’a refait comme toujours. Suivent Sara Giraudeau (Denis) et Jonathan Demurger, Nicolas Gob et Louka Meliava, ou encore Yvonne Catterfeld entre autres, avec plus ou moins de bonheur.

Partager cet article
Repost0

commentaires

B
J'ai toujours eu du mal avec les films de Christophe Gans (heureusement qu'il n'en fait que tous les 6 ans), donc je pense que je vais m'abstenir sur cette énième version et rester sur mes vieux souvenirs de Jean Marais incarnant la Bête :)
Répondre