Film hallucinant de Martin Scorsese (Hugo Cabret) qui s’est inspiré du livre The wolf of wall street de Jordan Belfort qui relate sa véridique vie de courtiers mais surtout d’escroc d’une ampleur monstrueuse -dont il a écrit une suite Catching the wolf of Wall Street- bien que ce soit un pléonasme tant cette « profession » en est un synonyme flagrant. En 2000 déjà, Ben Younger avait écrit et réalisé le film Les initiés - Boiler room, dans lequel il relatait cette affaire à partir de sa propre enquête.
L’histoire nous conte donc la vie sidérante d’un courtier démoniaquement génial qui va aller jusqu’au bout de la logique boursière. Puisqu’il y a des cons prêt à risquer leur argent en espérant gagner sur d’autres cons qui prennent le même risque, et de les rouler tous à son propre profit, autant se lancer à fond. Un téléphone, du bagout de bonimenteur, des commissions énormes et c’est le jackpot. Sauf que derrière ce petit jeu malsain de qui perd gagne, ce sont des millions de salariés, c’est l’économie internationale qui est entre les mains de gugusses qui jouent avec le feu. Et des escrocs de la sorte, nous en avons eu quelques spécimens d’envergure, qui à chaque fois ont donnés des coups retentissants à coup de milliards, sans laisser visiblement de cicatrices puisque tout continue jusqu’à la prochaine escroquerie, il est vrai, avec l’argent public, le notre pour éponger les dettes des banques. Et quand tout sera tari, ils rebondiront de plus belle avec d’autres nouveaux riches prêt à jouer à la bourse sans se soucier le moins du monde de la misère qu’ils engendrent. C’est le libéralisme de marché, le capitalisme sauvage que d’autant ne tient vraiment à légiférer, contrôler ou du moins poser des règles saines pour atténuer les risques de catastrophe, qui ne va pas manquer d’ici peu de nous toucher encore plus violemment que ce que nous vivons déjà. Bienvenue dans le petit monde de dégénérés.
J’ai donc adoré avec horreur cette histoire où tout est absolument stupéfiant au point que je ne comprends pas comment c’est possible. De voir autant d’argent malhonnêtement « gagné », de voir qu’il puisse y avoir autant de prostituées belles et jeunes prêtes à tout et n’importe quoi, mais aussi de raiders se lancer dans l’aventure, de voir autant de tonne de drogue circuler et consommer au vu et au su de tous... Je ne sais pas comment ils arrivent à survivre avec autant de consommations de drogues mélangées aux hectolitres d’alcool et les myriades de MST –en étant surpris que pas un n’est été touché par le sida- sans détruire ou nuire leur santé. C’est stupéfiant ! Un monde, un milieu que je ne connais pas et me laisse oie blanche sidérée et me révolte. L’histoire est racontée à vitesse grand V sur l’ascension extraordinaire d’un bonimenteur, ses délires, frasques, partouzes, détournements, et sa chute. Il s’en est relevé depuis, après 22 mois seulement de prison ferme en quartier VIP, il est de nouveau millionnaire avec ses livres, ses conférences, gagnant près de deux millions de dollars par an, et n’ayant quasiment rien encore remboursé de ses dettes. Je suppose qu’il s’est trouvé de nouvelles jeunes compagnes, un nouveau palais et autres yacht luxueux. La belle vie quoi ! Quand à la moralité ?
Le film est trash, beaucoup de sexe, de filles magnifiques à poil jusqu’à en devenir invisibles tant il y en a à profusion. Beaucoup de drogue et d’alcool que ça en fini par être normal. Enormément de luxe, de fric, de mensonges et trahisons et de tous les vices, dont on s’étonne qu’ils en soient eux même étonnés tant c’est leur quotidien et leur moteur.
Le casting est une merveille d’équilibre entre des cadors comme Leonardo DiCaprio (Gatsby le Magnifique) qui est monstrueusement génial, face à Jonah Hill (C’est la fin), absolument phénoménal comme jamais. La trop magnifique Margot Robbie (Il était temps) et Katarina Cas (L’irlandais) qui n’a rien à lui envier, sont bourrées de talent et de conviction. Mais aussi Matthew McConaughey (Mud) et Kyle Chandler (The spectacular now), Rob Reiner et Jon Bernthal, Jon Favreau (Iron man 3) et Jean Dujardin (9 mois ferme), la toujours belle Joanna Lumley (3 fois 20 ans) et Cristin Milioti (The brass teapot), comme Christine Ebersole (Un grand mariage) et Shea Whigham (Fast & Furious 6) qui nous font tourbillonner la tête et souvent les yeux.