Wong Kar Wai (Nos années sauvages) réalisait avec ce film, le prolongement de Chungking express, dans lequel on retrouve un de ses personnages principaux, dans une même ambiance de solitude, de fluo dans la nuit de la ville.
Sans être une réelle suite dans la trame mais dans l’ambiance, nous suivons en deux histoires distinctes, la solitude de cinq personnages atypiques qui vont se croiser, se rencontrer parfois dans le nocturne de Hong Kong, ville animée, grouillante de vie, de lumière et de tristesse. Un tueur décide de raccrocher au désespoir de sa partenaire qui est amoureuse de lui, une prostituée excentrique qui rêve de retrouver son chéri, un muet délinquant qui cherche à attirer l’attention sur lui, et une jeune fille pleure un amour perdu.
Le rythme est alerte, les images superbes aux cadrages comme le maitrise si bien WKW, mais son histoire est confuse avec une impression de déjà vu d’avec le premier opus, dont les deux filles qui jouent deux rôles se mélangent dans le flou, les lieux, les lumières et couleurs criardes et baveuses. C’est visuellement très beau, comme toujours les lieux de restauration ont une très grande importance dans son œuvre, mais sans vraiment m’ennuyer, je n’ai pas retrouvé le plaisir jouissif du premier. Sans doute aurait il du ne faire qu’un film des deux pour rester dans l’harmonie désarticulée de ces vies perdues.
Leon Lai est parfait, tout comme la très belle Michelle Reis qui dégage beaucoup d'émotion. Takeshi Kaneshiro (Chungking express) et Charlie Yeung et la bien jolie Karen Mok (The coffin) qui donnent beaucoup d’énergie et de conviction.