Après avoir connu un énorme succès avec Yojimbo, une suite fut réclamée. Sans en faire une formellement, Akira Kurosawa, a réalisé cette comédie western chanbara bien rigolote, tiré du roman Jours de paix de Shugoro Yamamoto qui fait en quelque sorte de pendant.
Dans un shogunat, neuf samouraïs tentent de lutter contre la corruption qui sévit dans leur clan. Leur jeunesse et une immense naïveté les envoie vers une mort certaine, et ne doivent leur vie qu’à un rônin vagabond. Celui-ci, d’un j’menfoutisme total, prend fait en cause pour eux, et de par sa dextérité au katana, occis tous ceux qui tentent à leurs vies.
C’est dans un esprit potache très drôle que se déroule cette histoire, avec de grands moments d’actions de combats violents, courts et spectaculaires. Notamment, la trop fameuse scène finale absolument éblouissante d’originalité, de force et d’impact. De l’humour ponctue par moment cette trame, avec le valet réfugié dans le placard et les dialogues souvent savoureux. Les décors ont toujours une très grande importance, en l'occurence le camélia rouge et blanc. J’ai un peu de crédulité avec la naïveté ou il balade et manipule les méchants en se faisant passer pour leur allié, mais c’est aussi le côté jouissif de cette aventure limite cape et d’épée. J’ai beaucoup aimé l’ambiance dans laquelle se déroule cette trame, qui n’est pas sans parallèle avec les affaires de corruption du gouvernement japonais qui émaillaient régulièrement l’actualité. La réalisation est une fois de plus superbe, les images en noir et blanc sont léchées avec cette mise en scène maitrisée avec talent.
Dans cette édition, il y a toujours d’excellents suppléments qui reviennent avec les témoignages des acteurs ou techniciens du film qui nous content avec beaucoup d’humour les coulisses du films, les astuces et difficultés rencontrées comme avec les camélias qu'il fallut peindre chaque jour, et les manies du réalisateurs dans des rapports de franche cordialité du staff.
Une fois n’est pas coutume, Toshirô Mifune (L’ange ivre) excelle dans son art tantôt comique tantôt émouvant, face à Yûzô Kayama (Akahige) tout aussi excellent que le reste de la troupe avec Kamatari Fujiwara (Le garde du corps) et Takashi Shimura (Le château de l’araignée), Tatsuya Nakadai (Hara-Kiri) et Masao Shimizu (Le fils unique), Yunosuke Ito (Entre le ciel en l’enfer) et Reiko Dan (Barberousse), Takako Irie et Keiju Kobayashi (Dernier caprice).