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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 08:57

Kevin Macdonald (L'Aigle de la neuvième légion) m’a très agréablement surpris par une histoire auquel je ne m’attendais pas, inspiré d’un roman de Meg Rosoff. En effet, j’imaginais à l’avance une gentille petite comédie romantico - science-fiction pour ado quelque peu niaiseuse. Et si apparemment il en prend le chemin au tout début, c’est pour mieux surprendre.

Tout commence avec l’arrivée d’une jeune adolescente américaine, agressive et névrosée, renfermée et anorexique, dans la verte campagne anglaise pour un été qui promet pour elle mortellement chiant, en compagnie de ses cousins et une petite cousine. Il semble qu’il y ait une tension internationale, et qu’un terrible attentat terroriste extrêmement violent vient d’exploser à Paris, avec dans l’air une situation grave de guerre imminente. Pourtant, la joie et la bonne humeur du petit groupe, le beau temps et le calme des lieux, ouvrent la jeune fille aux autres lors des activités champêtres. La petite rebelle fini par se mêler avec plaisir aux jeux, d’autant que son cœur bat pour son beau cousin tout aussi taciturne qu’elle. Quand soudain, s’abat violemment la troisième guerre mondiale avec une bombe nucléaire sur Londres. Le cauchemar imprévisible et ingérable, la violence, les massacres, viols et déportations s’abattent sans que jamais l’ennemi ne soit véritablement identifié. On ne le voit jamais venir et frapper, sauf de loin, quasi invisible. Le petit groupe de jeunes se retrouve séparé avec mission de tout faire pour se retrouver.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance, plus sombre donc auquel je m’attendais, m’étant fait gentiment piégé par un début tonitruant par le caractère de la jeune fille, par ses névroses et l’idylle amoureusement romantique, même si entre cousin cousine parait inhabituelle, et de me retrouver plonger dans l’horreur qui n’a plus rien à voir avec le déjantage loufoque de teenagers. Le drame flirt entre un The road plus qu’un Tomorrow, when the war began avec une redoutable efficacité.

how-i-live-now-1005256_539426526118945_1867342881_nLes images sont superbes sur une mise en scène efficace, sans temps mort, évitant les pathos et larmoiements lourdingues, pour au contraire des images dures mais sans excès de morbidité et qui en disent long. Tout est justement équilibré avec une grande maitrise du cadrage et des images, des émotions et des regards, sur un dialogue quasi neutre, mais chargé de force d’émotion fataliste comme dans Never let me go. L’anonymat de l’ennemi, de même que les raisons de cette guerre d’une extrême violence tout aussi soudaine qu’inattendue, donne cette impression de malaise permanente, d’autant que votre propre voisin devient un ennemi misérable qui profite salement de la situation anarchique. Les relations avec la petiote dans cette course folle, sont d’une grande maitrise qui fait froid dans le dos. Le final un peu surréaliste est une symbolique qui sombre un peu dans le romantisme mais passe somme toute assez bien, restant chargé d’espoir et d’inquiétude.

Le casting est superbe, avec une Saoirse Ronan (The grand Budapest hotel) belle et émouvante, qui dégage une force de talent incroyable qui marque longtemps. George Mackay (Les insurgés) est à un degré moindre tout aussi hantant. Le jeune Tom Holland (The impossible) et tout aussi marquant, quand la jolie petite Harley Bird est absolument excellentissime. Egalement de Danny McEvoy et Anna Chancellor (Oh my God !).

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