Continuons sur notre bonne lancée de la 12ème édition de l’opération « un dvd pour une critique » par Cinetrafic, avec ce film, Les rencontres d’après minuit, réalisé par Yann Gonzalez.
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Le moins que l’on puisse dire c’est que le film de Yann Gonzalez, qui réalise ici son premier long-métrage, est pour le moins inattendu, étonnant et bizarroïde tel un ovni aux multiples références qui ne laisse pas indifférent.
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Lors d’une soirée organisée pour une orgie, les invités arrivent les uns après les autres, chacun avec des aspirations, des désirs et son fardeau. Les maîtres des lieux, un trio composé d’une femme et de deux hommes, accueillent les convives, jeunes et moins jeunes, hétéro, bi et homo, hommes et femmes. Les uns après les autres, se racontent, confient leurs vies, leurs fantasmes et leurs attentes. De confessions en aveux, dans un cadre théâtral dénudé, coloré sous des lumières violentes, s’instaure une ambiance particulière d’où émane une profonde douleur, une solitude pesante pour une sexualité triste et des amours tragiques.
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Les propos sont crus, épurés de toute vulgarité pour des mots sans passion. La trame prend un essor au fil des révélations, danses et masturbations, et des suaves baisers où tous se mélanges en un melting-pot sexuel de plus en plus vibrant. J’ai ressenti une profonde tristesse dans chaque mot, dans chaque regard et chaque geste, comme dans le moindre baiser. L’histoire ésotérique du trio, de l’amour par delà la mort est surprenante, baignant dans une fantasmagorie irréelle intéressante, avec un final inattendu.
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Sans avoir été rebuté, je n’ai pas non plus été enthousiasmé plus que ça, même si j’ai été assez envouté, voir subjugué par la mise en scène, le jeu de caméra et le naturel désarmant qui se dégage d’une situation qui n’est pas de mes fantasmes. Je n’ai jamais été dérangé ou choqué, surpris peut-être amusé souvent mais rarement ému ou interpelé. Tout en me laissant emporter par l’ambiance, presqu’à mon fort défendant, j’ai aimé le jeu des acteurs, avec leurs ressentis sincères. La trame est pleine de références littéraire et cinématographique, dont je me suis senti un peu frustré de ne pas avoir les repères indispensables. Cependant, un film avec un univers personnel à découvrir avec intérêt.
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Avec Kate Moran (Elle s'appelait Sarah) convaincante dans sa quête d’amour, face à Niels Schneider (Les amours imaginaires) assez terne dans son jeu, alors que Nicolas Maury (Jacky au royaume des filles) est excellent. Etonnant de trouver Eric Cantona (Les kaïra) dans un tel rôle qu’il maitrise avec culot. Surprise de retrouver Fabienne Babe assez convaincante. Julie Brémond est pétulante volcanique, quand Alain-Fabien Delon, me semble mal à l’aise. Enfin, Béatrice Dalle (Bye Bye Blondie) toujours aussi barge à souhait.
Le film Les rencontres d'après minuit de Yann Gonzalez, distribué par Potemkine dont on peut retrouver sa page facebook, est disponible depuis le 4 mars 2014, et que l’on retrouve dans le top des films 2014. Il est livré dans un beau coffret combo DVD et bluray avec un cd de la bande originale du film du groupe M83. Il est proposé en français et des sous titres français pour sourds et malentendants. Dans les très riches bonus, on peut trouver avec plaisir un entretien entre le réalisateur et des interprètes, trois scènes commentées avec humour et intérêt. Sont offerts également quatre courts métrages du réalisateur qui nous aide à mieux comprendre son univers.
Un très grand merci à Cinetrafic et ses partenaires pour toutes belles ces découvertes et émotions.