Surprenant ! J’ignore pour quelle raison je ne me souvenais plus de l’avoir vu, ayant surtout en mémoire les deux autres opus de la franchise. Sans doute l’avais-je effacé de par la violence, qui en mon adolescence avait du me marquer… joke ! Toujours est-il qu’en achetant ce coffret en bluray, je faisais aussi l’acquisition de films cultes. Et du coup, perdu dans mes repères, j’ai mis du temps à m’y retrouver et ensuite entrer dans cette atmosphère délirante et enfin à m’immerger totalement dans la trame, pour le moins déjantée, débile et violente, mais pourtant jouissive.
George Miller nous contait une histoire dans un monde post-apocalyptique où règnent l’anarchie et la violence, avec la perte de tous les repères de civilisation. La police est toute aussi violente et désorganisée que les délinquants, sauf qu’ils sont les représentants légaux d’un état apparemment aussi pourri que la société. Un vrai cauchemar pour tous les autres survivants. Les immenses routes australiennes –bien qu’il n’est jamais fait mention d’un pays précis- sont parcourues par des fous de la vitesse, qu’une police spéciale est chargée de réguler et d’arrêter au péril de leur vie. Dans ce chaos, un groupe de motards, des Hells angels, sème la terreur en viol et meurtres, pillages et tortures avec une impunité totale. Jusqu’à ce qu’ils croisent la route de Max, un jeune policier en congés avec sa femme et leur bébé, suite à l’assassinat de son collègue et meilleur ami.
Une curieuse histoire menée sur les chapeaux de roue, entre violence, amour et vengeance. Si brutalité il y a, elle est plus diaboliquement suggérée qu’étalée, et ce avec un impact et une redoutable efficacité qui fait bien plus frémir. C’est sa très grande force au regard de ce qui se fait désormais avec une force de délectation que j’abhorre. La réalisation est donc filmé à 300 à l’heure entre voitures surpuissantes et motos chromées qui détonnent un max, dans des paysages immenses et inquiétant, où même une plage superbe à la mer enchanteresse est source d’angoisse. Les personnages sont des dégénérés tapis à tous les coins de rues,
hurlants comme des bêtes toutes sortes d’insanités débiles, accompagnés de nanas toutes aussi tarées. Je suis sidéré dans les films de ces années, par la mode atroce et les coupes de cheveux inouïes. Même s’il a pris quelques rides, le film n’en garde pas moins son efficacité, son charme et sa toute puissance de conviction. Ça reste un ovni novateur, avec ce début qui nous plonge dans l’univers de folle vitesse pour entrer progressivement dans un thriller qui sombre dans les abymes de la vengeance. La trilogie est composée de Mad Max 2 : le défi et Mad Max : au delà du dôme du tonnerre. Un quatrième, Mad Max: fury road est prévu pour 2015.
Le tout jeune Mel Gibson (Machete kills) faisait déjà montre de son talent et de son charme, avec la mignonne Joanne Samuel. Il en est de même dans la folie générale d’Hugh Keays-Byrne (Sleeping beauty) et Steve Bisley (Gatsby le Magnifique) comme de Tim Burns, Roger Ward et Lisa Aldenhoven, ou encore de David Bracks, Bertrand Cadart et David Cameron.