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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 11:40

George Clooney (Les marches du pouvoir) s’est inspiré du roman de Robert M. Edsel qui lui-même s’est basé sur des faits historiques qui eurent lieu durant la seconde guerre mondiale sur un thème assez inattendu, tel que la prise de conscience de l’importance des œuvres d’art au-delà de l’aspect financier mais en tant que culture de l’humanité.

En effet, l’Art est représentatif d’une culture, de la mémoire et de la personnalité intrinsèque d’un peuple, et l’en priver est en nier son existence première. On le ressent avec les découvertes archéologiques qui nous renseignent sur les anciennes civilisations, leurs croyances, les modes de vie, de pensées, d’aimer. Et quel plus grand déchirement quand à leurs pertes et destructions, qui ne sont jamais par hasard lors des conquêtes violentes. La destruction de la bibliothèque d’Alexandrie en avait été une illustration horriblement évidente.

Il est tristement amusant de voir la création en pleine guerre meurtrière et aussi destructrice qui eut lieu lors du conflit mondiale avec les déversements par millions de tonnes de bombes rasant les villes par milliers et de tous les chefs d’œuvres en plus des vies. L’Allemagne nazi n’a pas été radine à ce jeu, mais les alliés se sont comportés de leur côté avec un acharnement au centuple de ce qu’il était inhumainement possible… jusqu’à la bombe nucléaire. Le pillage des œuvres des musées et collections privées ont été organisées avec une incroyable efficacité par les allemands par millions.

C’est dans ce contexte que débute ce film, qui a le mérite d’aborder donc ce magnifique sujet, en prenant pour exemple quelques personnages dont nous suivons leurs enquêtes, difficultés et douleurs pour aller plus vite que les rouleaux compresseurs soviétiques et américains entre destructions, massacres et pillages de part et d’autres dans des motivations qui se valent aux nazis. Grace à l’obstination de ces passionnés, ils réussissent à en retrouver une grande partie.

Et pourtant, le film est moyen par sa réalisation et le ton donné à une telle aventure. A la manière d'avec Les 12 salopards nous avons droit à bien des clichés et poncifs inutiles, ou pathos. Je pense à cette scène très pénible avec le vinyle de la femme qui souhaite d'une voix gueularde un joyeux Noël. Des longueurs cassent le rythme sur souvent des scènes sans grand intérêt narratif, en dépits d’autres qui nous auraient plus intéressées. Un petit bémol également sur le sort d’œuvres d’arts souvent majeures, que les alliés se sont accaparés. Ainsi, les soviétiques se sont servit allégrement au titre de « compensation » de guerre, une jolie formule pour pillage, mais désolant quand on sait qu’elles pourrissent dans des caves secrètes faute de moyens pour les sauvegarder. Quand aux américains, de temps à autres réapparaissent des œuvres dans certaines collections privées… Cependant, il est à saluer le formidable travail de ces héros d'un autre genre, qui ont su retrouver avec acharnement, et restituer plus de cinq millions de pièces.

Historiquement, les Monuments, Fine Arts, and Archives program Monuments Men (MFAA) ont été créé par le général Eisenhower, et ce sont composés de 345 hommes et femmes de 13 pays différents.

Quand au très beau casting, on retrouve devant et derrière la caméra George Clooney (Gravity) efficace, quand Matt Damon (Ma vie avec Liberace) est très drôle avec ses difficultés en français, alors que Bill Murray (The grand Budapest hotel) est très moyen. Cate Blanchett (Le hobbit : la désolation de Smaug) est excellente, de même John Goodman (Very bad trip 3) et Jean Dujardin (Le loup de Wall street) ainsi qu’Hugh Bonneville (Cadavres à la pelle) et Bob Balaban (Imogene) même si dans l'ensemble, ils en font parfois un peu de trop.

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commentaires

M
Oui je suis vraiment d'accord, on a connu Bill Murray beaucoup plus inspiré, et moi qui pourtant l'adore, j'étais bien déçu de le voir fournir telle prestation d'acteur...
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