Gros bof, pour la première coréalisation de Manu Payet et Rodolphe Lauga pour une narration sans souffle qui tourne vite à l’ennui, et d’inégale qualité.
L’histoire est assez classique, sur un mec en approche de son mariage, dont le doute assaille sa motivation et son amour mis à rude épreuve avec l’arrivée d’une camarade de collège dont il était très attiré quinze ans plus tôt. Le thème du passage de la vie d’éternel ado d’un quadra à celle de la vie d’homme par le mariage avec une jeune femme, et les responsabilités que cela implique, est ici traité entre comédie loufoque et comédie amère, mais qui s’emmêlent, se marchent sur les pieds, cassent le rythme et l’ambiance, sans jamais arriver ni à faire vraiment rire, ni à émouvoir ou à convaincre de la sincérité de chaque geste ou chaque mot. Je n’ai pas adhéré au style décousu, ni pu croire en une histoire qui perd souvent de sa crédibilité, et plus encore avec la fin hollywoodienne qui est utopistement contradictoire. Pas mal de pompage sur des scènes qui se veulent sans doute des références et qui tombent toujours à plat, comme le tableau tout droit sorti du Père noël est une ordure, ou du flashmob…
Plus que des maladresses de réalisation et de mise en scène, c’est cette succession de scénettes mal agencées qui donne un ton à une trame déjà en soit peu intéressante, mais qui plus est desservie par une voix of de l’acteur dans laquelle il manque indéniablement un jeu réel d’acteur, que l’humoriste radiophonique n’a pas. Il révèle ses limites, qui s’arrêtent aux personnages de bouffon avec une bite en place du cerveau qui a fait ses heures de gloire dans des comédies adéquates. Du coup, ce on man show étant centré sur le plateau et hors champs en quasi exclusivité sur un seul acteur/réalisateur sans les talents requis, et dont tous les autres partenaires de qualité sont un peu exclu du champ, on fini par se lasser et s’emmerder ferme.
Du coup, Manu Payet (Juliette) n'est pas génial, surtout face à la jolie Anaïs Demoustier (Quai d’Orsay) qui joue très bien avec talent et émotion. Grand plaisir de trouver Emmanuelle Chriqui (Girl walks into a bar) pour son premier film français, qui apporte heureusement sa folie douce. Philippe Duquesne (9 mois ferme) est amusant, Jean-François Cayrey (Intouchables) et Jean-Charles Clichet (Grand départ) un peu moins.