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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 09:31

Comédie douce amère de Roger Michell (Week-end royal) sur un couple de quinqua même s’ils sont plus proche de la mi-soixantaine, après trente de mariage font un bilan d’une vie avant le passage vers une autre : ensemble ou pas ?

Un couple donc, vient à Paris le temps d’un week-end pour fêter leurs trente ans de mariage. Ils arrivent dans l’hôtel de leur nuit de noce avec stupéfaction tant c’est laid et miteux. Premier constat d’un couple qui a bien changé. Ils s’enfuient pour un autre de classe nettement supérieur et au dessus de leur moyen. Malgré un petit côté léger et assez comique, bien vite on se rend compte que plus rien ne va dans ce couple à la dérive, même si l’on sent encore poindre des sentiments évanescents, et des désirs sporadiques. Le bilan des leurs années d’amour et de mariage semble arriver à son terme, et la femme annonce vouloir rompre et divorcer, au grand damne d’un mari en naufrage. Le hasard de la vie va les mettre dans des situations salvatrices bien que dramatiques qui tendraient à les ressouder. Et les retrouvailles avec un ancien disciple ne vont pas être pour rien dans leur avenir.

J’ai beaucoup aimé le ton de cette douloureuse histoire d’amour chargée de fracas et de passions, que les aléas de la vie ont fragilisées. Les différentes étapes d’un chemin de croix d’une relation qui ressemble à celle de tous les couples, la balance des espoirs déçus et des acquis heureux déterminent la solidité et la cohésion de l’amour sur le temps. Et certes, ce n’est pas des plus faciles de rester unis, mais est-ce vraiment plus simple d’en partir ? Le ton de cette trame évite l’amertume tout en la pointant avec ce regard et cet humour typique british particulièrement aiguisé, où charme désuet et romantisme moderne se côtoient avec bonheur et émotion. La comparaison de leur couple avec celui recomposé de leur ami avec une jeunette, jette tout le poids du courage des uns et des fuites des autres dans l’âpre combat quotidien d’une longue vie à deux. Il n’y a pas de jugement prononcé de la part du réalisateur, ni de constat amer, mais une vision doucereuse, gentiment moqueuse et résolument affectueuse dans tous les cas.

Jim Broadbent, (La dame de fer) et Lindsay Duncan (Il était temps) sont absolument magiques, face à Jeff Goldblum (The grand Budapest hotel) excellentissime, Judith Davis et Olly Alexander, ou encore Xavier de Guillebon et Sophie-Charlotte Husson donnent le ton avec une infinie de tonalités d’émotions et d’humour.

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