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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 18:28

Très beau premier film réalisé en 1959, de Nagisa Ōshima, dont j’avais de lui en mémoire son petit érotico-porno L’empire des sens, qui avait fait les gorges chaudes à sa sortie.

L’histoire est plus axée sur le social, avec ce jeune lycéen à l’avenir prometteur pour de grandes études à venir. Issu d’une famille pauvre avec une petite sœur retardée, il aide sa mère veuve, cireuse de chaussures, en escroquant les clients en leur vendant des pigeons dressés à rentrer chez lui à la première occasion, et qu’il revend ensuite. C’est ce qui s’appelle prendre les clients pour des pigeons. Jusqu’au jour où une lycéenne les achète pour lui rendre service. Se noue alors entre eux, une amitié proche de sentiments amoureux, du moins pour la jeune fille. Relation qui s’élargie au frère qui se lie à son tour avec l’enseignante du garçon. Tout irait bien, jusqu’au jour où son escroquerie est révélée à tous aux conséquences dramatiques.

La trame est absolument envoutante de part une mise en scène toute de subtilité, sans jamais juger personne, nous laissant maitre de nos impressions et de nos émotions. En effet, comment reprocher au gamin ses larcins quand il s’agit de survivre ? Comment reprocher les déceptions de tout ceux qui souhaite l’aider par amour ou amitié et ne pas comprendre qu’ils se sentent trahis ? Toute l’ambigüité est présentée avec une infinie tendresse, dans une réalisation magnifique, ou le noir et blanc fini pour devenir des couleurs pastelles dans nos cœurs. Pourtant, il a de nombreuses occasions de faire part de ses arnaques et d’expliciter le pourquoi, qu’une fierté mal placée ne saurait expliquer mais aurait été pardonné. Toutes les mains tendues ne seront pas profitables et auront des conséquences à la hauteur du désespoir suscité. Des efforts qui jamais ne seront de la pitié condescendante, même quand s’encanaille avec lui la petite bourgeoise qui se sent si proche du petit prolétaire. J’ai adoré l’histoire et les protagonistes qui tous sont d’une très grande tendresse, avec une fin qui est juste à fendre l’âme.

Hiroshi Fujikawa est excellentissime, de même que la jolie Yuki Tominaga est très émouvante. Il en est de même de Yûko Mochizuki excellente, et la petite Michio Ito, ainsi que Fumio Watanabe qui joue dans la trilogie. Kakuko Chino, Fujio Suga et Noboru Sakashita ne sont pas en reste dans cette belle fresque.

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