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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 16:55

Oui je sais, le titre français serait plutôt désopilant et un brin bleuette, quand il n’en est rien dans ce western de Lesley Selander qui réalisait en fait un film très moyen de par la trame que de la mise en scène. Le titre original faisant allusion au fusil canon scié pour plus de dégâts meurtrier. Car d’amour…

Un sheriff est abattu de sang froid par des gangsters qui prennent aussitôt la fuite. L’adjoint et ami du défunt, les prend en chasse pour le venger. Chemin faisant, il en retrouve un avec une jeune femme que les apaches ont laissé attachés sous le soleil dans une mort lente. Chemin faisant, entre meurtres et rencontres parfois inopinées, se lie une histoire d’amour, se croisent des indiens, des trafiquants et un chasseur de primes. Un petit monde où la confiance n’est pas vraiment de mise et où chacun poursuit l’autre. La chasse ne prendra fin qu’après que justice soit rendue.

Si on laisse de côté une histoire mal écrite, avec nombre de poncifs ridicules, d’improbabilités et de maladresses dont il ne faut pas compter sur la mise en scène, ni de la réalisation tournée en quelques jours avec un petit budget dans une production industrialisée, pour espérer sauver grand chose. Dommage, car les décors en naturel sont superbes en oppositions du village et de la qualité de nuit tournée en plein jour. Dommage aussi parce qu’il dispose d’un beau casting convaincant et de qualité, et qu’en définitive de bonnes idées surgissent parfois de façon surprenante. Il manque d’un peu plus de subtilité et de conviction. Cependant, la succession des scènes se raccorde mal, partant souvent dans des directions vite oublier pour repartir sur d’autres, donnant un indigeste sentiment de confusion. Petite innovation avec le final qui voit la réalisation de la vengeance rarement vue et intelligemment inattendue.

Et puis, et puis il y a une très belle scène romantique, quand le héro assène deux violentes baffes dans la gueule de la jeune femme, avant de lui arracher un violent et fougueux baiser bestial… 

Arrêtons-nous à cet instant « langoureux ». Il serait intéressant de faire une enquête approfondie sur le traitement fait aux femmes dans le cinéma, pas seulement des années cinquante dont on pourrait être tenté de trouver des excuses machistes due à une époque, une éducation biblique de la femme soumise et inférieure, proie sexuelle faite pour être dominée et soumise, mais aussi dans le cinéma d’aujourd’hui souvent physiquement violent, ou à tout le moins verbalement encore plus pernicieux. Avant que de s’étonner qu’à chaque minute qui passe dans le monde une femme est battue ou violée, qu’il en meure chaque jour directement des coups par le compagnon, et plus si l’on compte celles qui meurent indirectement des blessures ou par suicide de désespérance.

Pour voir plus de six cent films par an, de tous horizons et de toutes époques, je suis sidéré de la violence qui leur est faite, et que les actrices aient acceptées de se fourvoyer dans cette image humiliante, filmées avec visiblement un malaisé plaisir mais surtout avec un naturel dans une normalité qui banalise l’inacceptable, sans que cela ne suscite d’émoi, sauf des commentaires élogieux.

C’était mon petit cri de colère, qu’un film aussi mineur n’en méritait sans doute pas autant, quand la scène est brève et « banale » suivi d'un "gouzi gouzi je t'aime mon homme fort", mais le reflet d’un ras le bol que me heurte et choque à chaque fois, sans doute avec ma naïveté désormais légendaire. Je ne manquerai pas de continuer à me répéter à toute occasion…

Dans les bonus, Bertrand Tavernier à bien du mal à convaincre des qualités de ce film, tant il ne l'avait pas aimé jeune homme et se contredit en vain du contraire pour la promotion du dvd.

Et donc Sterling Hayden est presqu’excellent, face à la belle Yvonne de Carlo (Tomahawk) très marquante dans un rôle fort. De même pour Zachary Scott et Guy Prescott, Robert J. Wilke et la belle Angela Greene, Paul Marion, John Pickard ou encore Ralph Sanford.

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