Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 14:13

Lors de mon article sur Lovelace, Platinoch m’avait conseillé et prêté ce film de Paul Thomas Anderson (The master) tiré déjà de son propre court métrage The Dirk Diggler story qu’il avait réalisé en 1988, et m’a laissé dubitatif et coincé aux entournures, quand bien même il est indéniablement un excellent film.

De fait, j’étais resté sur l’idée de voir une autre facette de lihistoire de Linda Boreman, quand il s’agit en fait de la vie d’un hardeur des années soixante-dix à quatre-vingt, d’une certaine époque et d’un milieu très particulier que je ne connais et dont j’ai beaucoup de mal à imaginer qu’il puisse en exister d’autant.

Il faut dire que la vie de l’acteur porno John C. Holmes est un roman à lui tout seul. Après une enfance pour le moins chaotique, doté d’un sexe d’une taille parait-il impressionnante qui fera sa célébrité. Nous parcourons donc son ascension dès ses dix-sept ans, se prostituant à l’occasion, il réussi à approcher le milieu de la pornographie, et dès lors va trouver un immense succès. Célébrité et réussite avec un enchainement de films dont il apportera sa contribution dans des idées innovantes, mais qui va aussi le plonger dans la drogue dure et l’alcool dont il sera très vite accro au dernier degré qui signeront sa chute. En manque permanent, il sera mêlé au trafic de drogue et complicité de meurtre, mais aussi problème de pédophilie avec une gamine de moins de quinze ans et violence, et meurt assez jeune du sida. Les filles Rollergirl et Amber Waves sont inspirés des personnages d’un film porno New wave hookers de 1985, ainsi que Melora Walters s’inspire de l'actrice Jessie St. Vincent.

Le film est ahurissant, comme le milieu qu’il décrit, avec des personnages haut en couleur comme j’arrive mal à imaginer exister comme tel pour de vrai. Hommes et femmes, parlent, baisent à tout va devant tous, pour les films ou par besoin maladif, se droguent, s’abrutissent d’alcool qui coule à flot avec des overdoses, comas éthyliques dans un brouillard d’incohérence et de perdition incompréhensible. Loin de juger les protagonistes, j’avoue être un peu perdu, parfois admiratif et effrayé. Ce film révèle certainement un ressenti personnel partagé tant j’ignore les motivations des uns et des autres, que je perçois comme suicidaire tellement les excès de langage, de vision du monde, de l’amour et du sexe sont à des lieux du mien qui ressemble à la forêt des rêves bleus et des bisounours.

La réalisation est terriblement efficace, mais avec d’extrêmes longueurs insupportables, comme le vendeur d’enceintes qui tape sur les nerfs. Mais c’est contrebalancé par les scènes de sexes qui de crues semblent tellement irréelles qu’elles sont comiques. Est-ce ainsi que ce passent les réalisations pornographiques ? Le rythme est enlevé, avec un regard neutre qui ne juge ni condamne mais nous plonge au cœur d’une certaine absurdité stupéfiante qui m’a mis autant mal à l’aise que j’en ai bien ri aussi.

Heather Graham and Julianne Moore on the set of Boogie NightsMark Wahlberg (2 guns) tout jeune est absolument génial d’outrance et de folie, face à ma belle Julianne Moore (Le monde perdu : Jurassic Park) et la trop canon Heather Graham (The Oh in Ohio) qui est débilement craquante. Les Burt Reynolds et Philip Baker Hall (Argo), Luis Guzman (Le dernier rempart) et William H. Macy (The sessions) son terrifiants, quand Don Cheadle (Iron man 3) est pénible, alors que le regretté Philip Seymour Hoffman (Hunger games - l'embrasement) est savoureux, et John C. Reilly (The dictator) inquiétant à souhait comme Alfred Molina (The truth about Emanuel). Il y a aussi Nicole Ari Parker complètement déjantée, comme Joanna Gleason (Last Vegas) et Laurel Holloman (The L word) de même les Nina Hartley et Veronica Hart, véritable reines du porno.

Partager cet article
Repost0

commentaires