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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 16:38

Pour ce film, George Cukor avait adapté une pièce de théâtre à succès de Garson Kanin, dont le thème était d'une excellente pertinence, en reprenant nombre de certains interprètes de talents, sans se cloisonner dans le cadre rigide des planches, ni par la scansion typique du genre, afin de réaliser une vraie et belle transposition cinématographique avec aisance naturelle.

Un riche industriel douteux, vient à Washington avec sa jolie maitresse pour influencer un député afin qu’il passe un amendement au Congrès qui lui serait favorable dans ses affaires. Lorsqu’il reçoit le député et sa femme pour une rencontre d’affaire mondaine, il constate que sa compagne, ancienne danseuse, n’a pas l’éducation qui convient à ce monde. Il demande alors à un journaliste qui traine dans les parages, de lui enseigner quelques rudiments de base pour qu’elle soit moins gourde en public. La jeune femme, d’abord réticente, se met à la tâche de part un béguin pour lui, puis se prend au jeu et découvre un monde insoupçonné qui l’éclaire sur bien des choses et des gens, et les affaires louches de son amant.

La réalisation est excellente pour ne pas nous enfermer dans une théâtralité coincée, mais au contraire nous élargir vers les lieux qui déterminent la culture que se bâti la jeune femme afin de l’éclairer sur le monde, mais aussi et surtout sur les activités de corruption de son compagnon. De la somptueuse suite de l’hôtel à la Maison Blanche, l’objet de l’histoire se déplace au cœur de la démocratie. La belle potiche, se révèle une femme censée, sensible et courageuse pour peu qu’on lui donne les lumières de la connaissance.

J’ai juste adoré. L’histoire est un conte absolument magique et charmant, plein d’humour et d’émotion. Il est résolument positif et plein d’espérance. Je regrette le titre français, machiste sur les bords, quand la version américaine est neutre, puisque l’éducation et la culture s’adresse à tous. Pour au temps, notre héroïne en remonte à plus d’un phallocrate avec beaucoup d’à propos. Un remake au même titre a été réalisé en 1993 par Luis Mandoki avec Melanie Griffith, John Goodman et Don Johnson, qu’il me tarde à trouver pour comparer.

La belle Judy Holliday, au QI de 172, obtient l'Oscar de la meilleure actrice avec ce rôle magnifique. Blacklistée à la radio et à la télévision durant le maccarthysme, elle est morte trop jeune à 43 ans d’un cancer du sein. Drôle et émouvante, elle imprime ce film de son aura avec puissance. William Holden (Fedora) est excellent, mais presqu’occulté par sa partenaire, quand Broderick Crawford (La maison des sept péchés) est terrible. Howard St. John (Une vierge sur canapé) et Frank Otto comme Larry Oliver et Barbara Brown sont parfaits.

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